« Homme enthousiaste sachant expérimenter et exprimer avec dynamisme la lumière de l’esprit ».
La tradition de l’hermétisme associe l’apôtre André au signe du Bélier. Or André fut le premier à répondre à l’appel du Christ. Chez les orthodoxes grecs, il est d’ailleurs surnommé « Protoclet », c’est-à-dire « appelé le premier ». Ainsi, l’évangile selon saint Jean nous rapporte que Jean le Baptiste se tenait avec deux de ses disciples lorsque Jésus passa devant eux. Le Précurseur déclara alors:
“ »Voici l’agneau de Dieu. »
Les deux disciples entendirent ses paroles et suivirent Jésus. Jésus se retourna et, voyant qu’ils le suivaient, leur dit :
« Que cherchez-vous ? Ils lui dirent : « Rabbi – ce qui veut dire Maître -, où demeures-tu ? »
Il leur dit :
« Venez et voyez. »
Ils vinrent donc et virent où il demeurait, et ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là. C’était environ la dixième heure. André le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean et suivi Jésus.”.
-Jean I, 35-40.
Le fait qu’il fut considéré par la tradition comme étant le premier apôtre à suivre le Christ l’associe donc tout naturellement aux forces vives du renouveau permettant la mise en place d’un nouvel ordre des choses. En outre, c’est à la dixième heure qu’André répondit à l’appel du Christ. Or, sur un plan symbolique, le nombre 10 évoque fondamentalement l’amorce d’un nouveau cycle : celui de l’expression du principe originel (du nombre 1) sur le plan terrestre (correspondant au plan des dizaines).
Ainsi, saint André incarne un élan nous conduisant à nous investir dans une existence nouvelle pour ainsi découvrir nos valeurs authentiques et véritables (celles incarnées par le Christ). De plus, nous savons qu’au moment de la conversion de cet apôtre, saint Jean-Baptiste désigna le Christ comme étant “ l’agneau de Dieu ”, une expression dont André saisit alors immédiatement la profondeur. Cette allusion fait évidemment écho, du moins par analogie, au signe du Bélier associé à cet apôtre.
Par ailleurs, le nom même de ce disciple dérive du terme grec anêr, signifiant “homme” et dont le génitif est andros. A titre d’exemple, Androgée, Andromaque, Andromède ou Androklês signifient respectivement « l’homme de la terre », « qui lutte contre les hommes », « qui règne sur les hommes » et « illustre parmi les hommes ». Probablement une forme abrégée d’un nom construit d’une manière analogue aux précédents, André signifie simplement, pour sa part, « viril » ou « courageux ». Il évoque donc clairement la dimension masculine orientée sur un mode d’extériorisation et nous retrouvons à nouveau cette impulsion du Bélier nous conduisant à nous investir dans le monde extérieur.
Enfin, parmi les multiples exploits évoqués dans La Légende dorée à propos de ce disciple, citons cet épisode où une femme mariée à un assassin était incapable d’accoucher. Sa sœur alla donc trouver l’apôtre qui, conduit au chevet de la femme souffrante, dit alors : “ « Il est juste que tu souffres, car tu es mal mariée ; tu as conçu dans le mal, et tu as consulté les démons. Cependant repens-toi, crois en Jésus-Christ et accouche ». Elle crut et accoucha d’un avorton, puis sa douleur cessa. ”. – Voragine, Jacques de, La Légende Dorée, GF-Flammarion, Paris, 1967.
Sur un plan symbolique, cette femme souffrante incarne plus précisément l’âme qui, unie à l’Esprit du monde (l’assassin), conçoit et nourrit une réalité illusoire et déviante (l’avorton) dont elle ne peut se libérer. Quant à l’apôtre André, il évoque évidemment l’impulsion spirituelle amenant l’âme à transcender cette réalité mortifère pour pénétrer dans une existence nouvelle.