Sur un plan symbolique, Mars est représenté par une croix, transformée en flèche, qui émerge d’un cercle. Or, la flèche évoque toujours, en tant que pointe acérée qui transperce sa cible, un processus d’ouverture et de pénétration. Mise en rapport avec le cercle, incarnant l’identité profonde de l’être, elle symbolise alors le pouvoir dynamique nous permettant d’exprimer nos valeurs personnelles et d’agir librement dans le monde. A ce titre d’ailleurs, certains hommes que Dieu utilise pour exécuter ses œuvres sont appelés dans les textes bibliques
« les fils du carquois ».
1 – Lamentations III, 13.
Plus encore, nous savons que la flèche est destinée, en tant qu’arme, à frapper et à tuer l’ennemi (les forces mortifères de la régression). En ce sens, elle évoque un pouvoir de destruction qui, bien canalisé, s’inscrit dans une perspective de rénovation. En effet, elle s’identifie alors au rayon solaire (dont elle partage la forme axiale) qui chasse les ténèbres pour instaurer la lumière. Dès lors, le symbole associé à Mars suggère une action visant à exprimer dans le monde les valeurs de l’esprit, combattant ainsi toute forme d’obscurité.
Toutefois, sous sa forme maléficiée, la flèche devient une arme d’agression revêtant essentiellement un caractère destructeur qui ne s’inscrit plus dans une perspective de rénovation mais dans une visée d’annihilation. En fait, associée au cercle (symbolisant alors l’ego), elle évoque dorénavant la puissance destructrice de celui qui, totalement centré sur lui-même, pénètre le monde pour l’assujettir à son propre pouvoir. Il s’agit donc de la représentation la plus significative des pouvoirs virils du mâle fermement engagé dans une quête de pouvoir et de domination.