
LE SIGNE DU SAGITTAIRE : SON APÔTRE : JACQUES LE MINEUR
« Homme doué de foi sachant transcender ses certitudes
et s’affranchir de toute structure limitative
pour mieux ainsi s’ouvrir au Tout-Autre ».
La tradition de l’hermétisme associe l’apôtre Jacques le Mineur au signe du Sagittaire. Présenté comme une colonne de l’Eglise au même titre que Pierre et Jean1, il apparaît en fait comme le principal responsable de la première communauté chrétienne de Jérusalem. Sur un plan symbolique, il incarne donc la foi, qui, habitant la conscience (symbolisée par Jérusalem), fait participer l’être tout entier (personnifié par la communauté chrétienne) aux œuvres de l’esprit. Plus encore, on admet traditionnellement qu’il fut l’auteur de l’épître de Jacques, la première des sept épîtres catholiques (c’est-à-dire « universelles »). Or le témoignage chrétien prit avec ce texte un véritable essor en atteignant des horizons nouveaux. En effet, il revêtit alors une dimension beaucoup plus universelle. C’est d’ailleurs en ces termes que cet épître s’amorce : « Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, aux douze tribus de la Dispersion, salut ! ».2
Les personnes auxquelles s’adresse ce texte ne sont donc « pas les chrétiens d’une Eglise particulière, ni même d’un groupe d’Eglises déterminé, et moins encore des correspondants personnellement interpellés. Ce sont, selon toute vraisemblance, des hommes convertis au christianisme appartenant à des communautés disséminées dans « l’univers connu »… ».3 Plus encore, parmi les thèmes abordés dans cette lettre, saint Jacques insiste principalement sur l’inutilité de la foi sans les œuvres : “ A quoi cela sert-il, mes frères, que quelqu’un dise : « J’ai la foi », s’il n’a pas les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ? Si un frère ou une sœur sont nus, s’ils manquent de leur nourriture quotidienne, et que l’un d’entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous, rassasiez-vous », sans leur donner ce qui est nécessaire à leur corps, à quoi cela sert-il ? Ainsi en est-il de la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est tout à fait morte. ”.4 Si donc la foi, incarnée par cet apôtre (par le signe du Sagittaire), nous amène à cultiver une vie intérieure intense, ceci ne doit pas cependant nous entraîner à fuir la réalité quotidienne. Au contraire, nous sommes fortement invités à y participer pleinement afin de rendre tangibles nos valeurs intérieures.
Enfin, Jacques de Voragine, dans la Légende dorée, écrit à propos de cet apôtre : « On dit encore que ce fut le premier des apôtres qui célébra la messe ; car, pour l’excellence de sa sainteté, les apôtres lui firent cet honneur de célébrer, le premier d’entre eux, la messe à Jérusalem, après l’ascension du Seigneur, même avant d’avoir été élevé à l’épiscopat, puisqu’il est dit, dans les Actes, qu’avant son ordination, les disciples persévéraient dans la doctrine enseignée par les apôtres et dans la communion de la fraction du pain, ce qui s’entend de la célébration de la messe… ».5 Or la messe constitue précisément un moment où l’homme accède à l’Essentiel qui lui serait, autrement, demeuré parfaitement inconcevable. Dès lors, il commence à participer pleinement aux réalités divines. Nous retrouvons donc à nouveau cette pulsion amenant l’homme à élever sa conscience vers les plans supérieurs pour ainsi communier plus concrètement avec les plans de l’Esprit.
- 1 – Galates II,9.
- 2 – Jacques I, 1.
- 3 – Gérard, André-Marie, Dictionnaire de la Bible, Robert Laffont, Paris, 1989.
- 4 – Jacques II ; 14-17.
- 5 – Voragine, Jacques de, La Légende Dorée, GF-Flammarion, Paris, 1967.