LE SIGNE DU SAGITTAIRE, SON MYTHE GREC-BELLEROPHON

LE SIGNE DU SAGITTAIRE : SON MYTHE GREC BELLEROPHON

Médaillon central restauré d’une mosaïque romaine découverte à Autun en 1830 (musée Rolin).

Un récit mythologique fort intéressant nous apprend qu’ayant réussi à dompter Pégase, le cheval blanc ailé, Bellérophon s’éleva un jour vers les cieux, s’enivrant et se grisant des hauteurs. Ayant cependant tué accidentellement son frère au cours de l’un de ses voyages, il dut aller se faire purifier, comme tout héros meurtrier. Pour ce faire, il se rendit chez le roi d’Argos, Proétos, dont l’épouse, séduite par sa grande beauté, fut très vite animée d’une forte passion amoureuse à son égard.

    Mais le jeune homme la dédaigna, ne répondant pas à ses avances. Par vengeance, elle l’accusa donc avec véhémence d’avoir cherché à la séduire et le roi voulut dès lors sa perte. Aussi, il l’envoya chez Iobatès qui lui imposa des défis redoutables. Toutefois, Bellérophon les remporta victorieusement. Lavé de sa faute, il accéda donc enfin à une certaine quiétude jusqu’au jour où il se laissa à nouveau griser par les hauteurs. Chevauchant Pégase, il voulut même voler jusqu’à l’Olympe, lui, simple mortel. Devant cette mégalomanie, Zeus le désarçonna, lui confisqua Pégase et le fit tomber dans un buisson épineux duquel il se releva aveugle, boiteux et maudit. Après cette aventure, il connut pour toujours la solitude.

    Sur un plan symbolique, Pégase incarne la force du désir qui, purifiée et sublimés (œuvre du signe précédent, le Scorpion), s’exprime maintenant sous la forme d’un appel vers les plans supérieurs et d’un désir de Dieu. Bellérophon qui réussit à chevaucher Pégase et à le maîtriser nous incarne évidemment dont la conscience est exclusivement orientée vers les mondes de l’esprit. Son frère, quant à lui, représente la conscience corporelle. Ainsi, s’enivrant des hauteurs, Bellérophon tua accidentellement son frère Déliadès. En d’autres termes, grisée par les réalités spirituelles, sa conscience se déconnecta des réalités terrestres (étouffant ainsi toute expression de la conscience corporelle). Suite à ce meurtre accidentel, il ressentit évidemment la nécessité de se purifier. Ceci signifie qu’ainsi déconnectée des réalités terrestres, la conscience spirituelle ressentit le besoin d’une rectification au niveau de son expression.

    Aussi, Bellérophon se rendit chez le roi d’Argos dont l’épouse chercha à le séduire, mais en vain. Sur un plan symbolique, le roi d’Argos incarne le monde et son épouse, la société (l’âme du monde), cette mère castratrice et dévoratrice qui, exclusivement focalisée sur les valeurs extérieures, cherche à assujettir les hommes à son pouvoir (ceux qui ne répondent pas à ses avances étant systématiquement dénoncés et rejetés). Bellérophon la dédaigna cependant. En fait, la conscience spirituelle, déconnectée du plan terrestre, ne prit même pas conscience de cette réalité (à l’image du doux illuminé). Les épreuves que Iobatès infligea à Bellérophon lui pemirent toutefois de reprendre contact avec les réalités matérielles et il fut pleinement justifié.

    Mais Bellérophon se laissa à nouveau griser par les hauteurs et voulut même voler jusqu’à l’Olympe où il y connut sa perte. En effet, enivrée par les réalités divines, la conscience spirituelle tenta alors de se les approprier (de prendre d’assaut l’Olympe sans attendre que Zeus l’y accueille). Elle se dénatura donc totalement et le pur élan spirituel disparut (Pégase fut confisqué). Bellérophon devint en outre aveugle (il perdit la vision des réalités célestes), boiteux (il fut victime d’une profonde dysharmonie intérieure), maudit (il ne fut plus vivifié par la grâce divine) et solitaire (il se replia mortellement sur lui-même).

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