SIGNIFICATION DU SOUFFLE
Le souffle du Keroubim REH(EL) anime une énergie qui rend favorable tout ce qui repose sur une décision aléatoire. Il nous inspire le bon choix dans nos décisions. Sa prière est propice pour toute situation qui repose sur notre destin incertain, où qui doivent nous remettre en question. Tenter un nouveau coup poker. La qualité de REH(EL), nous inspire le bon choix dans les jeux du hasard. Mais s’il ne faut pas oublier qu’il s’agît d’une force spirituelle et que le résultat dépendra également de notre attitude intérieure.
– (Réf : Virya 1)
L‘Ange ROCHEL correspond à saint Déos, d’après la langue des Crétois. Il sert pour retrouver les objets perdus ou dérobés, et pour connaître la personne qui les a soustraits. Ce génie domine la renommée, la fortune ; il influe sur les jurisconsultes, les magistrats, les avoués, les avocats et les notaires. Nés sous son influence nous nous distinguerons dans le barreau et nos connaissances sur les mœurs, les usages, et l’esprit des lois de tous les peuples.
Le génie contraire Decarabia ou Carabia domine sur les procès, les testaments et les legs qui se font au détriment des héritiers légitimes ; il influe sur tous ceux qui causent la ruine des familles, en provoquant des frais énormes et des procès interminables.
(Réf. : Lenain2)
- Georges Lahy-Virya, LES 72 PUISSANCES DE LA KABBALE, Les mystères du Shem haMeforash, Georges Lahy, 1999.
- Lazare Lenain, LA SCIENCE CABALISTIQUE, OU L’ART DE CONNAÎTRE LES BONS GÉNIES, Édition Traditionnelles, 32 rue des Fossés Saint-Bernard 75005 Paris, Édition Nouvelles d’après celle de 1909, de l’oeuvre originale écrite par l’auteur en 1823.
Les Keroubim sont l’incarnation vivante de la Sephirah YESOD (Fondement). Or YESOD, nous l’avons vu, se manifeste sur le plan matériel sous l’apparence de Lune. Aussi, la tradition kabbalistique attribue au Keroubim REH(EL) au même titre qu’à toutes les autres Keroubim une tonique majeure Lunaire.
Plus encore, en nous référant à l’arbre Séphirothique des Keroubim , nous constatons que le Keroubim REH(EL) est également associé à Tiphereth (L’Epoux). Les fonctions célestes du Keroubim REH(EL) sont donc coloré une tonique mineure Solaire. Ainsi, la fonction principale REH(EL) :
- Développer en nous notre sensibilité au monde qui nous entoure (tonique majeure Lunaire), s’exercera dans un contexte fortement imprégné de valeurs Solaires.
En raison de sa coloration Solaire, le pouvoir de REH(EL) se révèle donc particulièrement efficace pour développer en nous une sensibilité pleinement épanouie, jouissive et raffinée. Nous possédons un bon équilibre psychique. De même, ce Keroubim nous aide à lutter contre une sensibilité susceptible d’éveiller en nous l’Orgueil et la Cupidité. Si nous sommes portés à l’irascibilité et la susceptibilité, trouverons également auprès de REH(EL) l’appui et le soutien nécessaires pour réformer notre comportement.
Le sens que la tradition associe à REH(EL) est la Vue. Par la Vue, plus peut-être que par tous les autres sens, nous pouvons nous pervertir ou Alchimiser notre nature terrestre. Réceptif, l’œil se laisse pénétrer par la Lumière qui l’entoure, la capte et la retient. Or cette lumière peut-être une Lumière Spirituelle ou une lumière de ce monde, lumière artificielle source de mirages et de vaines illusions…
Ainsi, si nous possédons une vision claire et nette, non entachée de ses penchants pervers, nos yeux percevront en ce monde l’empreinte de l’esprit. La théologie dit alors que nous voyons avec les yeux de l’Âme. D’autres disent que nous voyons avec les yeux du cœur. Peu importe, l’œil devient ici, plus que tout autre organe sensoriel, outil d’unification de l’homme et de l’esprit. Il devient guide en ce monde, symbole de vigilance et de l’éveil permanent de la conscience. Nombreuses sont d’ailleurs à ce titre les religions qui ont pris l’œil pour symbole de la Divinité. Citons l’œil unique, sans paupière, inscrit dans un triangle, symbole de la connaissance et de l’essence divine.
Si nous percevons cependant le monde qui nous entoure avec les yeux embués de nos convoitises les plus viles, ces dernies deviennent les meilleurs complices de notre égarement. Car autant la vue peut contribuer à l’élévation de notre conscience, elle participer mieux que tout autre à sa perversion. L’œil solaire devient le mauvais œil qui pétrifie et cristallise. Aussi, le Keroubim REH(EL) nous préserve de percevoir le monde extérieur à travers les perversions de notre personnalité.
En regard à ce qui précède, il n’est guère étonnant que, selon les enseignements, le Don de Clairvoyance, Clairvoyance, expression supérieure du sens de la vue, soit également éveillé par REH(EL). La Clairvoyance (au même titre d’ailleurs que les autres facultés dites extra-sensorielles) comprend différentes formes selon le plan auquel elle accède. Ainsi existe-t-il notamment :
- Une Vision éthérique,
- Une Vision Astrale
- Une Vison Mentale
- Une Vision Spirituelle.
Les archives de l’Eglise Catholique romaine recèlent une quantité impressionnante de récits de Saints possédant la Vision du monde Astral, monde par lequel nous pouvons entrer directement en contact avec les hiérarchies Célestes (Plan supérieurs) mais aussi avec les entités démoniaques (Plan inférieur).
Les récits de Sainte Thérèse d’Avila, pour ne citer qu’elle, sont forts éloquents à ce titre. « Il plut au seigneur », écrit-elle dans ses écrits autobiographiques.
« De me montrer l’ange sous cette forme (sous sa forme corporelle). Il n’était pas grand, plutôt petit, d’une grande beauté, son visage très enflammé le désignait comme des plus élevés, qui semblent tout embrasés. Il doit s’agir de ceux qu’on appelle Chérubins, car ils ne me disent pas leur nom, mais je vois bien qu’au ciel il y a tant différence entre certains anges et d’autres, et de ces autres à d’autres encore, que je ne puis rien affirmer. Je voyais dans ses mains un long dard en Or, avec un bout de la lance me semblait-il, un peu de feu. ».
– Saint Thérèse D’Avila, Autobiographie, XXIX, 13.
Le nom du KérouBim REH(EL) est constitué d’un radical formé des lettres ReISh, ALePh et Hé. Or ces lettres forment également le mot hébreu ראה ra’ ah (ReISh – ALePh – Hé) qui signifie « voir » ou « regarder » tout en désignant par ailleurs le milan, un oiseau rapace diurne que le symbolisme antique a justement rattaché à la vue. Quant à la particule אל EL (ALePh –LaMeD), associée à ce radical, nous savons qu’elle place ces réalités en relation très étroite avec la perception de l’Ineffable. Pour comprendre le sens profond de ce nom et ce qu’il nous révèle sur l’enjeu propre au KérouBim REH(EL) entreprenons donc l’analyse symbolique des réalités qu’il évoque.
À ce titre, voir et regarder ont toujours été une activité particulièrement privilégiée par les philosophes anciens.
Platon affirmait même que les » premiers organes » fabriqués par les dieux furent » les yeux porteurs de lumière « .
– Platon, Timée, 45 a.
Voir constitue donc, dans la philosophie grecque, l’apogée de toute connaissance. « Ainsi, quand Socrate réussit à faire comprendre un point de son raisonnement à ses interlocuteurs, la réponse – « je vois cela » (Rép. VII. 5.14 b) – semble la plus appropriée. Enfin, dans la République (516 b), Platon décrit comment, au terme de son ascension dialectique, le philosophe « voit et contemple » le Soleil « tel qu’il est ». « Voir » exprime alors l’apogée de toute connaissance par opposition aux opinions multiples et contradictoires dont beaucoup se contentent. Le philosophe voit les idées, il ne les entend pas.
De son coté, Plotin pense qu’au terme de son ascension vers la beauté, « l’âme devient une pure vision, un œil pur qui s’est identifié à la lumière ».
– Plotin, Traité 50, présentation de P. Hadot, Paris, Cerf, 1990.
Et à son ultime moment, il semble même que cette contemplation rende le langage inutile, elle comble le sage et culmine dans le silence. ».
– Chalier, Catherine, Sagesse des Sens, Le regard et l’écoute dans la tradition hébraïque, Albin Michel, Collection l’Être et le Corps, Paris, 1995.
À l’époque moderne, Descartes fera à nouveau l’éloge de ce sens en écrivant :
« Toute la conduite de notre vie dépend de nos sens, entre lesquels, celui de la vue étant le plus universel et le plus noble, il n’y a point de doute que les inventions qui servent à augmenter sa puissance ne soient des plus utiles qui puissent être. ».
– Descartes, René, La Dioptrique, discours premier, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, Pans, 1953.
« Le sens de la vue noue dès lors une alliance avec l’idéal de la maîtrise de l’altérité des choses par la science, une alliance que les inventions techniques postérieures à celle du télescope évoqué par Descartes concrétisent chaque jour davantage. ».
– Chalier, Catherine, Sagesse des Sens, Le regard et l’écoute dans la tradition hébraïque, op. cit.
Ce regard, s’il peut être en quête de maîtrise, peut également être ouverture sur l’autre. Il devient alors support d’une connaissance-ouverture, d’une connaissance-amour. C’est d’ailleurs ainsi que le sens de la vue devient outil de communion avec l’être, qu’il s’agisse de soi comme de l’autre. La vue acquiert donc à nouveau un caractère tout à fait exceptionnel. Cette suprématie du regard, reprise par de nombreux philosophes occidentaux et par les auteurs chrétiens en général, semble toutefois s’opposer à la pensée biblique qui insiste, en tout premier lieu, sur la nécessité d’une écoute. La prière quotidienne et millénaire du Chema Israël en est d’ailleurs un vibrant témoignage :
» Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir. Que ces paroles que je te dicte aujourd’hui restent dans ton cœur ! Tu les répéteras à tes fils, tu les leur diras aussi bien assis dans ta maison que marchant sur la route, couché aussi bien que debout ; tu les attacheras à ta main comme un signe, sur ton front comme un bandeau ; tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. « .
– Deutéronome VI, 4-9.
Toutefois, si tendre l’oreille est la première nécessité d’une démarche traditionnelle conforme aux injonctions bibliques, regarder n’en demeure pas moins fondamental dans la mesure où cela permet de percevoir la lumière de l’Ineffable à la condition cependant que l’homme « lève les yeux » et qu’il ne cherche pas à voir par lui-même.
En ce sens, le KérouBim REH(EL) nous permet d’échapper aux illusions de l’ego en nous incitant à lever les yeux vers le ciel, c’est-à-dire à percevoir la réalité telle qu’elle est (dans notre véritable nature), sans y projeter quoique ce soit. Le regard permet dès lors de prendre conscience de la nature profonde de chaque chose comme de nous-mêmes. C’est là, bien évidemment, un outil fondamental dans tout processus d’initiation. En effet, n’étant plus éclairé par la fausse lumière de l’ego, c’est la lumière de l’esprit qui nous guide désormais qui peut dès lors affirmer avec le roi David:
« C’est toi, Seigneur, ma lampe, mon Dieu éclaire ma ténèbre. ».
2 Samuel XXII, 29.
À ce titre du reste, plusieurs paroles adressées par Dieu à Abraham associent la Promesse au regard. Ainsi, Dieu lui parle en ces termes :
« Lève les yeux et regarde du point de vue où tu es placé, du nord, au midi, à l’orient et à l’occident : car tout le pays que tu aperçois, je te le donne et à ta postérité à perpétuité. ».
– Genèse XIII, 14-15.
Le regard est donc à la fois expérience du sensible, du créé, mais aussi ouverture au transcendant, à l’incréé. Ainsi, cet
« Œil trop obtus pour voir »
– Isaïe XLIV, 18.
Signifie bien « l’incapacité de percevoir la réalité sensible comme symbolique, c’est-à-dire une certaine stupeur ou encore un refus de la regarder et de l’écouter en tant qu’elle oriente vers Dieu. Que la réalité perçue – la lumière (Ps 104.2) ou le son du chofar ( Lév. 25.8-9) par exemple – soit symbolique, qu’elle ait donc un caractère révélateur par-delà sa facticité, implique qu’elle n’enferme pas dans la solitude ontologique et la brutalité ou la beauté de son être-là. Néanmoins, comme il faudra le montrer, cette dimension symbolique ne doit pas pour autant faire oublier la réalité perçue, celle qui touche directement les sens humains : telle la lumière qui brille pour l’œil de chair ou le son qui traverse l’espace et vient habiter l’oreille tendue vers lui. Inversement, l’évocation de la nuit des sens – l’œil qui ne voit pas et s’endort dans la mort (Ps. 13.4), l’oreille qui n’entend pas et se raidit – correspond à l’inaptitude à distinguer cette dimension symbolique dans ce qu’il est donné à chacun de percevoir. Pour la Torah, cette nuit signifie le désir de chercher sa satisfaction en toutes choses, la volonté de suivre sans cesse ses propres inclinaisons et ainsi la tentative d’être à soi-même sa propre lumière. ».
– Chalier, Catherine, Sagesse des Sens, Le regard et l’écoute dans la tradition hébraïque, op. cit.
Dans un autre ordre d’idée, le fait de regarder implique toujours la présence d’une lumière et évoque, en quelque sorte, la perception de l’Ineffable qui, pour le monde biblique, est lumière. Voir et regarder deviennent alors une quête de perception de l’Ineffable, la présence de la lumière permettant de se diriger vers Lui. Ainsi,
« Comme l’enseigne le traité Yoma (28 a) du Talmud de Babylone, les guetteurs se tenaient donc attentifs, depuis un endroit élevé du Temple, afin de percevoir, dès leur venue, les signes de la lumière. Mattitiah ben Samuel affirme que celui qui les voyait annonçait alors aux prêtres : « Tout l’orient est illuminé. » Ces derniers, pour éviter toute erreur, lui demandaient : « Jusqu’à Hébron ? » et il répondait « oui ». Alors les sacrifices pouvaient commencer et être agréés (Lév. 19.5). Par ailleurs, comme le discutent les premières pages du traité Berakhot, la question de savoir « où en est la nuit » était, et est encore, également essentielle pour fixer le temps opportun de la récitation du Chema Israël (Deut. 6. 4-9), c’est-à-dire l’heure de l’écoute par excellence. Ainsi, que ce soit pour procéder aux sacrifices lorsque le Temple existait ou, aujourd’hui encore, pour réciter la prière centrale de la liturgie juive, prière qui ouvre les lèvres pour appeler le cœur, l’âme et toutes les forces humaines à aimer Dieu, prière qui résonne comme une invitation à écouter, un préalable s’avère nécessaire : la perception de la ligne d’horizon de la lumière. « .
– Ibid.
En ce sens, le KérouBim REH(EL) nous permet donc à de percevoir les réalités subtiles et invisibles (les réalités intérieures, celles de l’Esprit) à travers leur rayonnement sensible et tangible au sein du créé. Il nous permet ainsi de s’ouvrir à la présence immanente de l’Ineffable dans l’univers, éclairant notre conscience et nous introduisant dans une perspective nouvelle. Toutefois, la perception de l’Ineffable exige de nous que nous nous engagions envers Lui, que nous concluons une alliance en se donnant à Lui et en Lui reconnaissant toute fécondité (ce qu’évoque la circoncision rituelle des Hébreux). Ainsi, si Abraham put percevoir la présence de l’Ineffable dans les trois visiteurs qu’il reçut, c’est qu’il avait conclu avec Lui une alliance (ce qu’évoque l’intervention du KérouBim REH(EL)). En effet, le Sepher ha Zohar nous précise :
« Abraham peut voir, maintenant qu’il est circoncis, ce qu’il ne voyait pas auparavant. Avant de se circoncire, il savait seulement que c’étaient des hommes, ensuite il connut qu’ils étaient des anges saints. ».
Par ailleurs, REH(EL) est également associé au milan que les anciens Grecs considéraient comme un animal essentiellement consacré à Apollon. En effet,
« Le milan figurait parmi les oiseaux consacrés à Apollon, dont le vol était riche en présages. Lors de l’attaque de l’Olympe par Typhon, c’est en milan qu’Apollon se transforma. Le milan, volant haut dans le ciel et d’une vue perçante, observé par les augures dans ses évolutions significatives, est normalement rattaché à Apollon et symbolise la clairvoyance. ».
– Ibid.
Dans la même perspective, la tradition japonaise nous apprend que « selon le Nihongi, c’est un milan d’or qui, se perchant sur l’arc du premier empereur Jimmu, lui indiqua le chemin de la victoire. Aussi l’image du milan figure-t-elle toujours auprès de l’empereur lors de certaines cérémonies. ».
– Ibid.
En fait, cet oiseau incarne fondamentalement la clairvoyance et, plus précisément encore, cette capacité à percevoir les réalités subtiles et invisibles à travers leur rayonnement sensible. Plus encore, cette clairvoyance concerne également la vision des réalités divines à travers les choses créées, éclairant ainsi la conscience et l’introduisant dans une nouvelle perspective quant au sens à donner à la vie. De nombreux épisodes bibliques font d’ailleurs référence à cette clairvoyance. Pensons, à titre d’exemple, à ce passage de l’évangile selon saint Luc où le vieux Syméon s’exclame, en regardant l’enfant Jésus apporté par ses parents au temple :
« « Maintenant, Souverain Maître, tu peux selon ta parole laisser ton serviteur s’en aller en paix ; car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël » Son père et sa mère étaient dans l’étonnement de ce qui se disait de lui. ».
– Luc II, 29-33.
Dans cette perspective, l’analyse symbolique des trois lettres composant le mot hébreu ra’ah (ReISh – ALePh – Hé) nous conforte de manière éloquente. En effet, la lettre ReISh incarne un retour à l’origine en tant que principe premier. Issue d’un ancien idéogramme représentant une tête vue de profil, cette lettre est d’ailleurs l’initiale du mot hébreu ro’s (ReISh – ALePh –ShIN) signifiant la tête, au sens littéral (en tant que partie du corps) comme au sens figuré (en tant que principe premier).
– À son propos, Marc-Alain Ouaknin note : « elle dit la « tête » et, par extension, ce qui est en tête, le « commencement ». Ainsi, par exemple, le premier mot de la Tora, beréchit, « au commencement », ou comme le traduit Chouraqui « en tête ». La lettre ReISh , « tête » fait signe à l’origine. »
(Ouaknin, Alain, Les Mystères de l’alphabet, Éditions Assouline, Paris, 1997).
La lettre ALePh incarne, quant à elle, la puissance divine en tant que force créatrice et vivifiante. Quant à la lettre Hé, elle évoque le souffle de l’Esprit qui éclaire et introduit la conscience dans une dynamique nouvelle. Dès lors, le mot ra’ah (ReISh – ALePh – Hé) désigne symboliquement une capacité à rétablir chaque réalité dans sa vocation première (ReISh), en l’introduisant par la puissance divine (ALePh) dans une perspective nouvelle (Hé). Certes, le milan possède également une dimension maléficiée incarnée dans la tradition biblique par deux espèces de milan, le noir et le rouge, classées comme étant des animaux immondes :
» Voici, parmi les oiseaux, ceux que vous tiendrez pour immondes ; on n’en mangera pas, c’est chose immonde : le vautour-griffon, le gypaète, l’orfraie, le milan noir, les différentes espèces de milan rouge… « .
– Lévitique XI, 13-14.
En fait, ils incarnent alors la vision qui, ayant la prétention de percevoir des réalités divines, s’enferme dans un attachement aux formes extérieures. Un épisode biblique est particulièrement éloquent à ce titre, c’est celui du veau d’or. En effet, c’est parce que le peuple Hébreu
» Ne supporta pas de lever les yeux sur l’invisible qu’il demande à Aaron de lui construire une divinité visible et palpable. Le peuple assimile l’invisibilité de Moïse à une absence ou à une disparition, en tout cas à une situation insoutenable, et il n’a de cesse que ses yeux soient rassasiés par une présence visible à laquelle il puisse offrir holocaustes et victimes rémunératoires avant de se livrer à un festin et de se réjouir (Ex. 32.6).
Judah Halévi explique que les Hébreux pensaient que Moïse leur rapporterait quelque chose de visible du Sinaï, quelque chose que leur regard pourrait suivre comme s’il s’était laissé guider par la nuée. Or, constatant que rien de tel n’advenait et que Moïse lui-même n’apparaissait plus à leur regard, ils décidèrent de suppléer à ce manque par leurs propres moyens et de se donner à eux-mêmes une figure visible qui les précéderait dans leurs pérégrinations …
« Les Hébreux échouent donc à penser que ce qu’ils ne voient pas ait une existence. Et même si certains d’entre eux y parviennent, ils se résignent tous à l’idée que cette existence – puisqu’ils ne la perçoivent pas – n’est rien pour eux. À sa place, ils construisent alors une statue, une idole dont ils puissent constamment vérifier la présence sensible parmi eux. Or une idole ne symbolise pas l’invisible, elle en fait disparaître jusqu’au désir ; dans sa « stupidité » elle méduse ceux qui la regardent au point d’abolir en eux toute tension vers une altérité, tout dynamisme et toute curiosité pour le lendemain. ».
– Chalier, Catherine, Sagesse des Sens, Le regard et l’écoute dans la tradition hébraïque, op. cit.
En fait le veau d’or personnifie une perception purement égoïque à travers laquelle nous ne voyons dans la réalité que des projections de notre propre nature. De ce fait, nous n’arrivons jamais à contempler les réalités qui transcendent notre raison (les réalités divines). En d’autres termes, nous ne pouvons plus nous ouvrir à l’Ineffable, demeurant replié sur nous-mêmes, incapables d’accéder à Sa réalité.
Considérant ce qui précède, nous pouvons en conclure que le KérouBim REH(EL) favorise en nous l’éveil et le développement d’une capacité à percevoir toute réalité dans son essence profonde et dans sa vocation originelle, l’introduisant ainsi dans une dynamique nouvelle exempte de tout mirage, mensonge et illusion propres à l’ego et à la Matrice du monde, sa corollaire sur le plan extérieur.
Nous savons que les Keroubim sont étroitement associés à l’archétype incarné par la Lune. La tradition hermétique attribut à REH(EL) (au même titre qu’à toutes les Keroubim ) un enjeu essentiellement Lunaire nous amenant à nous placer dans une attitude d’écoute et de réceptivité face aux réalités intérieures, devenant ainsi une véritable matrice pour les incarner et les rendre pleinement effectives dans le monde.
Plus encore, il est associé secondairement au Soleil. Or cet astre évoque fondamentalement une aptitude à percevoir les dimensions essentielles de l’être à travers leur expression. Le principal enjeu de REH(EL) consiste donc à nous conduire à nous placer dans une attitude de réceptivité face aux valeurs essentielles d’un être et d’une chose (celles qui relèvent de notre essence profonde), sans égard aux préjugés et aux stéréotypes imposés par la Matrice du Monde (ou aux illusions de notre Ego).
Dans cette perspective, REH(EL) favorise le développement d’un bon équilibre psychique nous évitant de tomber sous l’emprise de l’illusion. En effet, nous savons ressentir ce qui est authentique et véritable par rapport à ce qui ne l’est pas (grande lucidité et présence de l’esprit). REH(EL) nous amène ainsi à éveiller en nous notre capacité à discerner les visions authentiques des mirages et des vaines illusions.
De même, il nous protège contre toute tendance à travestir les impressions reçues en les conformant à notre propre vouloir (ne percevant la réalité qu’en fonction de nos attentes les plus égocentriques sans chercher à découvrir ce qu’elle est réellement). Il nous aide enfin à combattre toute inclination naturelle de notre Ego à se montrer exclusivement réceptif aux choses qu’il veut bien ressentir et à se fermer conséquemment à tout ce qui lui déplaît.
Considérant ses toniques planétaires, ce Keroubim est invoqué pour exalter, au niveau de notre thème astrologique, tout aspect harmonieux entre la Lune et le Soleil ou pour harmoniser tout aspect dissonant entre ces deux planètes.
Pour illustrer l’influence du Keroubim REH(EL) sur la conscience humaine, nous avons choisi des frères Grimm : « l’histoire de la vraie fiancée.«
En effet, cette histoire décrit bien cette ascèse sur la vue que le Keroubim REH(EL) régit et favorise. Ainsi, ce conte décrit la quête d’une jeune fille partie à la recherche de son fiancé tombé sous l’emprise d’une étrange femme.
Elle réussit à le retrouver mais malheureusement celui-ci sembla ne pas la reconnaître et l’ignora. Elle décida alors de tenter ses dernières chances en se rendant au bal que le jeune homme donnait. Quand la jeune fille entra dans la salle brillamment éclairée, tous reculèrent d’admiration, mais personne ne savait qui elle était. Le prince alla à sa rencontre, mais il ne la reconnut pas. Il la conduisit au bal et il était si ravi de sa beauté qu’il ne pensait plus du tout à l’autre fiancée. A la fin de la fête, elle disparut dans la foule et se hâta de rentrer avant l’aube au village où elle remit sa robe de bergère.
Le lendemain soir, elle alla chercher la robe aux lunes d’argent et posa une demi-lune de diamants dans ses cheveux. Quand elle se montra à la fête, tous les regards se tournèrent vers elle, mais le prince alla l’accueillir et tout empli d’amour, il ne dansa qu’avec elle, sans jeter un regard aux autres. Avant son départ, elle dut lui promettre de revenir le dernier soir de la fête.
Quand elle apparut pour la troisième fois, elle portait la robe brodée d’étoiles, qui scintillait à chacun de ses pas, et son collier et sa ceinture étaient des étoiles de diamants. Le prince l’attendait depuis longtemps et il se précipita vers elle, et lui demanda qui elle était, car il lui semblait la connaître depuis longtemps. Elle s’approcha de lui et le baisa à la joue gauche : à l’instant les écailles lui tombèrent des yeux et il reconnut sa vraie fiancée.
La symbolique de ce conte est fort évidente. Le prince représente tous ces êtres humains qui, aveuglés par leur ego encore obscurci par les forces instinctuelles, ne savent plus percevoir la réalité spirituelle en toute chose. Ils contractent une union adultère avec le plan terrestre et tombent fatalement sous l’emprise de l’illusion.
Il leur faudra alors se placer sous l’influence du Keroubim REH(EL) pour dissiper l’état d’aveuglement dans lequel ils sont tombés et reconquérir la vision de l’aigle (celui qui sait fixer le Soleil sans être aveuglé). Recouvrant la lucidité, ils se rappelleront alors leur divine origine. A ce titre, on notera que la princesse embrasse le prince sur la joue gauche (le côté gauche ayant toujours représenté au niveau de la symbolique, la mémoire).
SUR LES TROIS PLANS DE L’ÊTRE
L’énergie du Keroubim REH(EL) nous invite à nous ouvrir au principe unique existant en toute chose et en nous-mêmes, cessant ainsi de cultiver une vision dualiste pour adopter une approche sachant percevoir spontanément, à travers l’apparence d’une chose (notre dimension extérieure), l’essence (notre dimension intérieure) qui nous anime. Nous devons ainsi échapper aux illusions de notre petit Ego pour percevoir la nature profonde de chaque réalité, sans y projeter quoique ce soit, grâce à une importante lucidité.
Nous devons aussi nous prémunir de toute inclination à réduire la création à sa simple dimension déchue (la Matrice du monde de l’apparence) cultivant ainsi à son égard une attitude profondément suspicieuse et méfiante, l’assimilant à une prison dont il nous faut se libérer. En développant une telle attitude, nous nous plaçons en effet sous l’emprise périlleuse de multiples forces étrangères qui nous éloignent de notre source et de la source de toute chose.
L’énergie du Keroubim REH(EL) nous amène à voir dans l’apparence extérieure de l’autre son essence profonde, amorçant ainsi une nouvelle dynamique exempte de tout mirage, mensonge ou illusions propres à notre petit Ego et à la Matrice du monde, sa corollaire sur le plan extérieur. Ce qui suscite en ce sens, chez nous, le développement d’une personnalité douée d’une grande psychologie, sachant instinctivement découvrir chez autrui ce qu’il est véritablement. Donc, il sera donc très difficile de nous mentir.
Par ailleurs, nous devons nous protéger contre toute tendance à travestir la vraie nature de l’autre en ne la percevant qu’à travers les dimensions susceptibles d’intéresser notre Ego ou en projetant sur elle, plus ou moins inconsciemment, ce que nous voulons qu’elle soit ou qu’elle ne soit pas, en fonction de nos attentes égoïques. En ce sens, nous ne devons plus chosifier autrui, en le réduisant à sa seule apparence extérieure.
L’énergie du Keroubim REH(EL) nous conduit à percevoir les réalités subtiles et invisibles à travers leur rayonnement sensible et tangible au sein du créé. Ainsi, nous devons nous ouvrir à la présence divine en chaque chose, éclairant notre conscience et l’introduisant dans une nouvelle perspective quant au sens à donner à la vie.
De même, nous devons nous libérer de tout aveuglement consistant à ne plus discerner que l’apparence, la dissociant même de son essence en niant toute dimension intérieure susceptible de nous conduire vers la perception de l’Incréé que toute réalité créée voile et révèle à la fois.
De couleur translucide, elle est associée :
- Au plexus de la couronne – le chakra du sommet (Sahasrara Chakra).
SUR LE PLAN PHYSIQUE
Le Cristal de roche est un quartz hyalin incolore, mais il est capable de décomposer la lumière dans toutes les nuances de l’arc en ciel. Il est de ce fait d’une absolue neutralité et peut être employé universellement en lithothérapie, sur tous les chakras, pour tous les usages. Facile à programmer, le Cristal de roche est un puissant amplificateur. C’est pourquoi on l’utilise fréquemment dans les géométries cristallines périphériques afin de renforcer la puissance d’une pierre plus spécialisée. Grâce à une habile programmation, il peut être un substitut correct à une pierre spécialisée que l’on ne posséderait pas : s’il est capable d’en revêtir les propriétés, il n’a toutefois pas la puissance et la finesse de leurs énergies. Ce n’est qu’un substitut.
SUR LE PLAN EMOTIONNEL ET MENTAL
Le Cristal de roche est la pierre de lumière qui éloigne les ténèbres, permet de retrouver des objets, des personnes ou des animaux perdus, de se retrouver en soi, d’illuminer ses pensées. Le Cristal de roche est un puissant amplificateur énergétique qui active les chakras, fluidifie la circulation des énergies sur l’ensemble du canal de circulation des énergies, recentre et aligne les corps subtils de notre enveloppe énergétique.
SUR LE PLAN SPIRITUEL
Le Cristal de roche est l’ami de la végétation : il attire la pluie.
Les propriétés du Diamant de Herkimer sont strictement conformes à celles du Cristal de Roche. Dimension spirituelle plus élevée.
- Excellent au chakra du sommet (Sahasrara Chakra) pour les méditations cosmiques.
Fabriqué sous son influence
FAVORISE LE BON JUGEMENT ET LES GAINS AU JEUX
Psaume 16, verset 5 :
Yhwh, ma part d’héritage et ma coupe, c‘est toi qui garantis mon sort
Divin REH(EL),
Qui louez Celui qui garantit
Ma part d’héritage et ma coupe,
Éveillez en moi la capacité de ressentir pleinement
Tout ce qui émane de mon environnement immédiat
Tout en demeurant fidèle
À mes valeurs profondes et véritables.
Ô puissant REH(EL),
Assistez-moi également dans ce travail d’ascèse
Visant à favoriser et à stimuler
L’épanouissement sensoriel de ma vue
Afin que je possède une vision claire et nette,
Libérée de toute vision extérieure.
Faites enfin,
Ô REH(EL), ma force,
Qu’ayant retrouvé la vue parfaite,
Je puisse percevoir le monde
Avec les yeux de l’âme
Et saisir ainsi en tout être et toute chose,
L’empreinte de l’Esprit
Qu’il en soit ainsi, ici et maintenant
Pour le plus grand bien de tous.
Et pour célébrer la Vie.