SIGNIFICATION DU SOUFFLE
L’énergie du Keroubim DeMaV(YaH) gouverne toutes les énergies reliées à l’élément Eau (Émotionnel) et nous aide à les dominer. Nous savons profiter de cette énergie dans toutes les activités liées à cet état émotionnel. Indirectement, il gouverne également les liens subtils qui unissent la mère et l’enfant, il se comporte comme une sorte de cordon ombilicale insécable. Sa prière nous aide à dominer la peur de l’eau et toutes les peurs qui en découlent.
– (Réf : Virya 1)
L’Ange DAMABIAH correspond au saint nom Tara, suivant la langue des Gymnosphes. Il sert contre les sortilèges, et pour obtenir la Sagesse et la Réussite des entreprises utiles. Il domine sur les mers, les fleuves, les sources, les expéditions maritimes, et les constructions navales ; il influe sur les marins, les pilotes, la pêche, et sur tous ceux qui en font le commerce. Né(e) sous influence nous distinguerons dans la marine par nos expéditions et nos découvertes et nous amasserons une fortune considérable.
Le génie contraire Andrealphus ou Androalphus cause les tempêtes et les naufrages ; il influe sur les expéditions malheureuses.
(Réf. : Lenain2)
- Georges Lahy-Virya, LES 72 PUISSANCES DE LA KABBALE, Les mystères du Shem haMeforash, Georges Lahy, 1999.
- Lazare Lenain, LA SCIENCE CABALISTIQUE, OU L’ART DE CONNAÎTRE LES BONS GÉNIES, Édition Traditionnelles, 32 rue des Fossés Saint-Bernard 75005 Paris, Édition Nouvelles d’après celle de 1909, de l’oeuvre originale écrite par l’auteur en 1823.
Les Keroubim sont l’incarnation vivante de la Sephirah YESOD (Fondement). Or YESOD, nous l’avons vu, se manifeste sur le plan matériel sous l’apparence de Lune. Aussi, la tradition kabbalistique attribue au Keroubim DeMaV(YaH) au même titre qu’à toutes les autres Keroubim une tonique majeure Lunaire.
Plus encore, en nous référant à l’arbre Séphirothique des Keroubim, nous constatons que DeMaV(YaH) est également associée à Chokmah (Sagesse). Les fonctions célestes de DeMaV(YaH seront donc colorées une tonique mineure Uranienne. Ainsi, la fonction principale Keroubim DeMaV(YaH) :
- Développer en notre Nous une sensibilité au monde qui nous entoure (tonique majeure Lunaire), s’exercera dans un contexte fortement imprégné de valeurs Uraniennes.
En raison de sa coloration Uranienne, le pouvoir du Keroubim DeMaV(YaH) se révèle donc particulièrement efficace pour développer une sensibilité vive et spontanée, souvent orientée vers les mondes invisibles et les êtres Spirituels. De même, DeMaV(YaH) lutte contre toute tendance à la Médiumnité Involontaire ou au développement d’une sensibilité favorisant l’incorporation ou la possession psychique. DeMaV(YaH) se révèle en outre d’une aide précieuse si notre sensibilité, mal canalisée, est source d’irritabilité, de susceptibilité ou de caprices nous incitant à nous comporter de manière soudaine et irréfléchie.
Selon la tradition, DeMaV(YaH)) développe en nous une perception extra-sensorielle nous permettant d’accéder à nos mondes intérieurs. Ainsi, l’influence de DeMaV(YaH) préside notamment aux expériences médiumniques et ce Keroubim peut avantageusement être évoqué pour ajuster nos expériences et ainsi éviter de vivre une manipulation psychique. Il nous assiste également, nous aventurant dans les mondes invisibles, cherchons à y découvrir certaines lois ou certains principes.
De même, DeMaV(YaH) peut être invoqué avant une méditation ou certains exercices visant le développement de l’intuition. Il nous guide avec puissance, si nous demandons assistance au Très-Haut en fixant sur notre écran mental les clichés représentant ce que doit être fait ou transmettant sous la forme d’une voie ou d’une impression les conseils spirituels qui nous sont destinés. C’est pourquoi DeMaV(YaH) est également l’Ange de la Prophétie, celui qui préside aux cérémonies de divination. Il rend alors tangibles les images psychiques et nous protège quand nous employons une technique prophétique traditionnelle contre toute influence émanant d’entités extérieures.
Notons toutefois que si DeMaV(YaH) éveille en nous des perceptions extra-sensorielles, il préserve toujours notre pleine conscience et respecte notre volonté. Ainsi, bien que nous puissions paraître parfois dans « la Lune », il ne s’agit nullement d’expériences de transe ou d’incorporation, ni d’aucune autre technique où nous ne contrôlons plus les états dans lesquels nous sommes placés.
Le nom du KérouBim DeMaV(YaH) est constitué d’un radical formé des lettres DaLeTh, MeM et BeITh qui contient le mot hébreu dam (DaLeTh – MeM) désignant le « sang », en tant que fluide corporel ayant de multiples rôles essentiels : nutritif, respiratoire, dépurateur ou régulateur de défense, par exemple. D’autre part, il est également porteur du mot dov (DaLeTh – BeITh ) qui évoque l’« ours ». Quant à la particule YaH, accolée au radical, elle place ces réalités (le sang et l’ours) dans une perspective de relation à l’Ineffable. Pour saisir le sens profond de ce nom et la dynamique angélique qu’il véhicule, commençons donc en nous interrogeant sur la signification ésotérique du sang. En ce sens, il fut toujours considéré comme le symbole même de la vie. Il est d’ailleurs, sur un plan purement organique, très étroitement associé à son maintien puisqu’il transporte, dans tout l’organisme, les éléments nutritifs (absorbés par les voies intestinales) et l’oxygène permettant aux cellules d’extraire l’énergie contenue dans les aliments. C’est sans doute du reste la raison pour laquelle les anciens l’ont toujours considéré comme l’élément vivificateur par excellence. Pensons, à titre d’exemple, aux antiques croyances aztèques qui prétendaient que le sang était nécessaire pour redonner au Soleil les forces qu’il avait perdues lors de son voyage nocturne à travers le monde souterrain. Chez les Grecs, dans les cultes de Mithra et de Cybèle, on versait également le sang du taureau sacrifié sur les participants afin qu’ils reçoivent ainsi une importante force vitale. Dans la tradition hébraïque, nous retrouvons cette même conception liant le sang aux mystères de la vie. En effet, ces paroles rapportées dans le livre du Lévitique sont sans équivoque :
« La vie de toute chair, c’est son sang … ».
4- Lévitique XVII, 14.
Or la vie n’est pas seulement un phénomène organique entretenu par des réalités extérieures. Au contraire, les hermétistes la considèrent essentiellement comme un don de l’Ineffable qui se renouvelle à chaque instant de l’existence humaine. C’est d’ailleurs ce que nous précise saint Irénée de Lyon lorsqu’il écrit : « Ce n’est pas de nous, ni de notre propre nature que nous tenons la vie : elle nous est donnée, selon la grâce de Dieu. ».
– Tresmontant, Claude, Le Problème de l’âme, Éditions du Seuil, Paris, 1971.
Dès lors, parce qu’il est vecteur de la vie donnée par Dieu, le sang devint un lieu privilégié de perception de Sa présence comme nous le rappelle si explicitement l’étymologie hébraïque du mot Adam ( ALePh – DaLeTh – MeM ). En effet, la lettre ALePh incarne traditionnellement la puissance divine en tant que force créatrice et vivifiante.
– ALePh est d’ailleurs issu d’un ancien idéogramme représentant une tête de taureau ou de boeuf. Or le taureau symbolise précisément, dans la tradition hébraïque, le père du troupeau en tant que géniteur.,
Dès lors, le terme hébreu désignant l’homme pourrait être traduit littéralement par « la puissance divine dans le sang ». Ainsi, « Dieu est dans le sang et fait battre le cœur de tout être humain… ».
– De Souzenelle, Annick, L’Egypte intérieure ou les dix plaies de l’âme, Albin Michel, Paris, 1991.
Dans un autre ordre d’idées, le sang est également très étroitement associé à l’intériorité puisqu’il se trouve à l’intérieur du corps. Il est donc forcément en rapport avec les réalités de l’esprit, celui-ci étant précisément la dimension intérieure de l’être. Or l’esprit est fondamentalement une ouverture sur l’Esprit, c’est-à-dire sur l’Ineffable. En effet, il constitue une porte et un pont par lequel nous pouvons nous élever vers l’Ineffable et par lequel l’Ineffable peut descendre et habiter en nous. Dès lors, ce rapport étroit que nous avons perçu entre le sang et Dieu est à nouveau conforté. Dans cette perspective, la tradition de l’hermétisme nous apprend que le sang est un moyen privilégié par lequel l’homme peut s’ouvrir à l’immanence de l’Ineffable présent au sein de Sa création. Se placer à l’écoute du sang, c’est-à-dire de la dimension intérieure de l’être en tant qu’espace nourricier entretenant la vie mais aussi l’existence, c’est donc découvrir la présence d’une puissance divine agissant au plus profond de son être. Plus encore, le sang évoque également la transcendance de l’Ineffable en tant qu’appel à devenir autre chose que soi-même à travers le sacrifice sanglant présent dans toutes les cultures religieuses antiques. En effet, le sacrifice est fondamentalement porteur d’une idée de mort et de libération quant aux limites imposées par l’existence en ce monde.
Ainsi, « la plupart des sacrifices religieux qui impliquaient des rites de sang étaient tous plus ou moins affectés d’un degré de symbolisation reconnue, qui amenait à considérer le sang des animaux répandu sur l’autel comme la traduction de la puissance mystique de la divinité implorée ou vénérée. C’est ainsi que, lors des sacrifices effectués par de nombreux peuples anciens, tous ceux qui participaient au rituel buvaient également un peu du sang versé afin d’atteindre un état extatique. ».
– Encyclopédie des symboles, Édition française établie sous la direction de Cazenave, Michel, La Pochothèque, Le livre de Poche, Paris, 1996.
À ce titre d’ailleurs, Moïse signa l’alliance entre Dieu et les hommes en aspergeant le peuple de sang tout en proclamant :
« Voici le sang de l’Alliance ! ».
– Exode XXIV, 8.
C’est également avec du sang qu’il consacra Aaron comme grand prêtre sur l’injonction même de Dieu :
« Tu prendras du sang qui est sur l’autel et de l’huile d’onction, et tu en aspergeras Aaron et ses vêtements, ainsi que ses fils et les vêtements de ses fils ; ils seront ainsi consacrés, lui et ses vêtements, ainsi que ses fils et les vêtements de ses fils. ».
– Exode XXIX, 21.
Or le grand prêtre avait, chez les Hébreux, la fonction de maintenir et d’entretenir un rapport étroit de communion entre l’Ineffable et son peuple. Dans la tradition, nous retrouvons également ce même rôle attribué au sang comme en témoignent ces paroles que le Christ adressa lui-même à ses disciples :
« En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. ».
– Jean VI, 53-54.
Dans la même perspective, Annick de Souzenelle écrit :
« Dans la première partie de sa vie, l’Homme n’est symboliquement que « eau » : il n’est que désir orienté vers le monde extérieur. Dans la seconde partie de sa vie, polarisant son désir sur Dieu, l’Homme est « sang ». Ses désirs entrent peu à peu dans ce seul désir de Dieu. ».
– De Souzenelle, Annick, Alliance de Feu, tome I, Albin Michel, Paris, 1995. 13- Ibid.
D’ailleurs, « le véritable amour [la véritable expression de l’Ineffable en l’homme] ne commence que là. Il ne commence que chez celui qui prend conscience de la présence divine dans son sang et qui la vit. ».
– Ibid.
Dès lors, en considérant ce symbolisme propre au sang, nous pouvons en déduire que le KérouBim DeMaV(YaH) nous invite à ne plus orienter notre conscience vers le monde extérieur (un lieu où l’Ineffable est absent) pour se tourner désormais vers notre espace intérieur, y découvrant la présence immanente de l’Ineffable (de Celui qui lui donne la vie). Par ailleurs, il nous enseigne également à nous rendre réceptifs au sacrifice qui peut, seul, nous amener à découvrir la transcendance de l’Ineffable dans l’expérience de l’amour si souvent associée par les anciens au sacrifice sanglant. Pensons à celui du pélican dans l’imaginaire judéo-chrétien. À ce titre du reste, la lettre BeITh est apposée, dans le radical DaLeTh – MeM – BeITh formant le nom DeMaV(YaH), au terme dam (DaLeTh – MeM). Or cette lettre est issue d’un ancien idéogramme représentant une maison. Elle est même la première lettre du mot bayit ( BeITh – YoD – TaV ) qui, en hébreu comme dans les langues sémitiques anciennes, signifie « maison ».
Dès lors, le nom DeMaV(YaH) devient, « le sang » (DaLeTh – MeM), maison (BeITh ) de Dieu (YoD – Hé que l’on prononce YaH) ».
Ayant mieux cerné le symbolisme du sang, il importe également de s’attarder à la dimension symbolique de l’ours. En effet, nous savons que le mot hébreu désignant cet animal, le mot dov(DaLeTh – BeITh ), se retrouve aussi dans le radical DaLeTh – MeM – BeITh que nous étudions. Plus encore, la lettre MeM s’insère alors au cœur (au centre) de ce mot. Nous pouvons donc en déduire que l’enjeu incarné par la lettre MeM est au cœur de la réalité incarnée par l’ours. Or cette lettre (dont la valeur numérique est 40) évoque essentiellement un processus de gestation et de renaissance en tant que passage vers un nouvel état comme le suggèrent les quarante ans que le peuple hébreu passa au désert avant d’accéder à la Terre promise, les quarante jours au cours desquels Moïse séjourna sur la montagne du Sinaï avant de recevoir les tables de la loi ou les quarante jours de jeûne du Christ au désert avant de débuter son ministère.
Plus encore, MeM évoque un processus de purification ou de dissolution par lequel toute chose est délivrée des éléments étrangers à son essence profonde, se replaçant ainsi en contact avec les réalités de l’esprit (ce que nous confirme d’ailleurs le fait que cette lettre corresponde à l’arcane XIII du tarot).
Nous sommes ainsi appelés à nous remettre en question par un processus de dissolution qui s’applique aux dimensions artificielles et factices de notre personnalité mais aussi à notre être même. En ce sens, le MeM est étroitement lié aux notions de maturation en tant que développement, mais aussi en tant que transformation radicale de l’être. C’est d’ailleurs ce qu’évoque le fait que l’enfant demeure sept fois quarante jours dans le ventre de sa mère. S’inscrivant dans la dynamique du 4 (celle de la porte ou du passage), la lettre MeM évoque donc un temps de gestation (de transition) où l’être meurt à une réalité ancienne pour s’ouvrir à une réalité nouvelle. Or l’ours incarne très précisément ce même processus par lequel l’homme s’intériorise (se retire du monde extérieur) pour se faire matrice d’une nouvelle réalité à laquelle il aura désormais accès.
En effet, le mot hébreu dov utilisé pour désigner l’ours est déjà très évocateur puisqu’il est constitué des lettres DaLeTh et BeITh . Or la lettre DaLeTh fait directement référence à un passage entre deux états ou entre deux mondes comme l’évoque l’ancien idéogramme dont elle est issue et qui représente une porte. Elle est d’ailleurs la première lettre du mot hébreu dalèt ( DaLeTh – LaMeD – TaV ) qui désigne la « porte » ou encore l’« ouverture ».
Quant à la lettre BeITh , nous savons qu’elle est très étroitement associée à la maison. Dès lors, le mot dov évoque l’idée de rentrer chez soi et suppose un processus d’intériorisation. Ceci est d’ailleurs confirmé par le comportement de l’ours puisque, sur un plan purement biologique, c’est un animal qui hiberne. En effet, à l’approche de l’hiver, il se met en quête d’un abri (caverne, tanière souterraine, gros arbre creux) qu’il aménage soigneusement en se Constituant une litière d’herbes, de mousses et de brindilles. Puis, il sombre dans un long sommeil qui durera tout l’hiver et, même si ce sommeil peut être parfois entrecoupé de veilles, il ne s’alimentera plus jusqu’au printemps (le début d’un nouveau cycle).
Sur un plan symbolique, cette période d’hibernation au cours de laquelle l’ours se retire dans sa caverne pour y dormir (et jeûner) loin du monde extérieur, illustre de manière admirable un processus d’intériorisation (d’introversion) au cours duquel nous cessons de focaliser notre conscience sur le monde extérieur (et de nous nourrir des ressources que celui-ci nous propose) pour rentrer en nous-mêmes, nous ouvrant désormais exclusivement aux réalités intérieures, nous plaçant ainsi à l’écoute de notre sang, pour reprendre notre image précédente. Cette image est d’ailleurs d’autant plus éloquente que les ressources vitales, dont le sang est vecteur, ne sont plus alors puisées dans le monde extérieur (l’ours ne s’alimentant plus), mais sont précisément issues des plans intérieurs (des graisses accumulées par l’animal) que nous avons placés en rapport analogique avec ceux de l’Esprit.
En outre, c’est au cours de cette hibernation que l’ourse donne naissance à ses petits, ceux-ci étant alors dans un état de développement fort peu avancé. En effet, leur poids n’excède pas un six centièmes du poids de l’adulte, un fait exceptionnel chez les mammifères placentaires. En outre, bien qu’elle soit en état de jeûne total, l’ourse les allaitera jusqu’au printemps (où survient le sevrage). Sur un plan symbolique, ceci est évidemment très intéressant puisqu’en nous ouvrant aux réalités intérieures, à celles de l’Ineffable (en s’intériorisant et en se faisant matrice de ces réalités), nous pouvons, à la manière de l’ourse, donner naissance à l’homme nouveau, s’exprimant de manière effective et tangible sous la forme d’une nouvelle conscience (ce qu’évoque la naissance de l’ourson). En outre, le fait que l’ourse allaite ses petits sans se nourrir évoque la nécessité pour nous de nous maintenir dans un état d’introversion, seules les ressources de l’Ineffable pouvant assurer la survie et le développement de cette conscience nouvelle mais encore très fragile (à l’image de l’ourson nouveau-né).
À ce titre d’ailleurs, certaines mythologies affirment que l’ours, à sa naissance, n’est qu’une masse informe, sans pieds ni mains, ni peau ni tête. Il demeurerait même une masse de chair indéfinie si sa mère, en le léchant, ne l’amenait à prendre forme et ne lui façonnait des membres. Dans la même perspective, un bestiaire médiéval compare l’Ineffable à l’ourse vigilante qui modèle l’homme informe à son image et à sa ressemblance. En fait, quand l’ourson naît, une membrane épaisse et résistante le recouvre. La mère ourse mord et déchire alors cette membrane et le lèche révélant ainsi sa forme à l’aide de sa langue. Sur un plan symbolique, ces considérations nous confortent sur la nécessité pour nous de nous maintenir dans un état d’ouverture face à l’Ineffable, nous abandonnant ainsi à Sa puissance et à Ses ressources vivifiantes qui nous modèlent progressivement, nous amenant peu à peu à retrouver l’image et à nous mettre sur le chemin de la ressemblance. La membrane qui recouvre le petit devient en effet une image de l’enfermement de l’ego ou de l’état d’inachèvement de celui qui amorce un processus de croissance sur le sentier de sa déification.
Dans la tradition biblique, il y a d’ailleurs un épisode fort intéressant à propos de l’ours. Il met en scène le prophète Élisée montant vers la ville de Béthel.
« Comme il montait par le chemin, de jeunes garçons sortirent de la ville et se moquèrent de lui, en disant : « Monte, tondu ! Monte, tondu ! » Il se retourna, les vit et les maudit au nom du Seigneur. Alors deux ourses sortirent du bois et déchirèrent quarante-deux enfants. Il alla de là au mont Carmel, puis il revint à Samarie. ».
– 2 Rois II, 23-25.
Pour bien saisir la signification profonde de ce passage, il faut d’abord préciser qu’il se déroule lorsqu’Élisée se rend à Bethel. Or nous savons que ce nom signifie « Maison de Dieu » (Beth désignant la maison et El étant l’un des noms de Dieu). Sur un plan symbolique, nous pouvons donc en déduire que ce lieu évoque un espace intérieur où nous pouvons rencontrer la divinité comme l’attestent d’ailleurs bon nombre de mystiques. Saint Macaire, à titre d’exemple, affirme que
« Si tu es pur, le ciel est en toi, et c’est au-dedans de toi que tu verras la lumière, les anges et le Seigneur des anges. ».
– Saint Macaire, Les Pères Grecs, 34, 776.
Plus encore, nous savons que Bethel est précisément le lieu où Jacob reçut en songe la visite de l’Ineffable après avoir vu l’échelle parcourue par les anges qui circulaient entre la terre et le ciel. En se rendant à Bethel, Élisée évoque donc un processus d’introversion au cours duquel nous cessons de focaliser notre conscience sur le monde extérieur pour rentrer en nous-mêmes, nous ouvrant désormais aux réalités intérieures (aux réalités divines). Quant aux jeunes garçons qui l’insultent, ils évoquent évidemment les éléments s’opposant à ce processus d’introversion entrepris par le prophète.
Il s’agit d’ailleurs de garçons qui, en raison de leur caractère masculin, sont porteurs d’une dimension émissive et active s’inscrivant dans une dynamique d’extériorisation. En outre, leur jeunesse évoque une réalité potentielle, non encore pleinement effective et mature. En d’autres termes, ils incarnent une pulsion visant à se placer au service de la Matrice du monde ou de l’ego (sa contrepartie au niveau de la nature humaine). En insultant Élisée, ils incarnent donc les aspirations de l’ego incitant l’homme à s’investir davantage dans le monde extérieur, contribuant ainsi à le maintenir éloigné des réalités intérieures (des réalités divines). Le terme « tondu » qu’ils emploient à l’adresse du prophète est du reste fort évocateur puisque les cheveux incarnent traditionnellement la puissance de rayonnement sur un plan extérieur. Leur absence nous révèle donc chez le prophète une aptitude à faire taire toute impulsion l’incitant à s’investir dans le monde extérieur qui l’entoure.
Quant aux deux ourses qui délivrèrent Élisée des jeunes garçons, il est aisé d’en déduire qu’elles représentent ce processus d’intériorisation (d’introversion) nous permettant de nous détacher de toutes les sollicitations du monde extérieur (ou plus précisément encore des aspirations égoïques nous incitant à répondre à ces sollicitations extérieures) pour rentrer en, nous-mêmes, nous ouvrir aux réalités intérieures et en assurer le développement plénier (leur expression tangible et effective). En outre, nous savons qu’elles déchirèrent quarante-deux enfants. Or le nombre quarante correspond à la lettre MeM qui, nous l’avons déjà précisé, évoque un temps de gestation (de transition) où l’être meurt à une réalité ancienne pour s’ouvrir à une réalité nouvelle. Quant au chiffre deux, il correspond à la lettre BeITh désignant, nous l’avons vu, la maison. Dès lors, le nombre quarante-deux évoque un processus d’introversion par lequel l’individu meurt au monde extérieur pour se retirer en lui (dans sa maison). Or c’est bien là, sans contredit, le symbolisme profond de l’ours. D’autre part, l’ours possède également une dimension maléficiée à laquelle la tradition biblique fait largement référence. En effet, il est souvent représenté au côté du lion comme dans ces propos que David adresse au roi Saül :
« Quand ton serviteur faisait paître les brebis de son père et que venait un lion ou un ours qui enlevait une brebis du troupeau, je le poursuivais, je le frappais et j’arrachais celle-ci de sa gueule. ».
– 1 Samuel XVII, 34-35.
Dans la même perspective, ce passage du livre des Proverbes est fort éloquent :
« Un lion rugissant, un ours qui bondit, tel est le chef méchant sur un peuple faible. ».
– Proverbes XXVIII, 15.
Enfin, le prophète Amos compare celui qui s’est détourné de Dieu à
« Un homme plongé dans les ténèbres qui fuit devant un lion et tombe sur un ours ! ».
– Amos V, 18-19.
Or si le lion incarne dans sa dimension positive un pouvoir légitime conféré à celui qui en est digne, il évoque, dans sa dimension négative, le faux pouvoir usurpé par celui s’est laissé piéger par l’orgueil. Le lion évoque alors celui qui, se centrant irrésistiblement sur lui-même, cherche à s’approprier les réalités du monde qui l’entoure. À ce titre, il fut d’ailleurs souvent associé à Satan, ce « prince des orgueilleux » qui, en cessant de lever les yeux vers Dieu pour les baisser vers la création, chercha à se l’approprier. Dans cette perspective, l’apôtre Pierre écrivit même dans sa première épître :
» Soyez sobres, veillez. Votre partie adverse, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer. « .
I Pierre V, 8.
Considérant son rapport très étroit au lion, l’ours incarne, sous sa forme maléficiée, une réalité analogue. Toutefois, alors que le lion (un animal au pelage doré vivant dans les steppes et les savanes chaudes baignées de lumière) est exclusivement d’essence solaire, l’ours (un animal au pelage sombre vivant dans les forêts où règnent fraîcheur et pénombre) est davantage lunaire. En fait, si le lion est en rapport avec les réalités du monde extérieur, l’ours l’est avec les réalités intérieures (celles de l’Esprit). Si le lion évoque celui qui cherche à s’approprier les réalités du monde qui l’entoure, l’ours incarne donc celui qui, toujours centré sur lui-même, cherche à s’approprier les réalités de l’Esprit. Cette dimension négative est d’autant plus intéressante qu’elle nous conforte dans le fait que l’ours, dans sa dimension positive (celle à laquelle se réfère directement au KérouBim DeMaV(YaH)), incarne bien ce processus d’ouverture et d’accueil (contraire à toute pulsion d’appropriation) face aux réalités intérieures (aux réalités divines). En résumé, le KérouBim DeMaV(YaH) agit en vue de nous amener à nous tourner vers notre dimension intérieure pour nous ouvrir à la puissance à la fois immanente et transcendante de l’Ineffable et l’incarner de manière tangible au sein de notre existence. Plus précisément, il nous amène à nous détourner des réalités extérieures pour nous placer à l’écoute des dimensions intérieures de notre être, découvrant ainsi que la puissance immanente de l’Ineffable peut seule nous permettre d’exister et de vivre alors que notre ego, ayant voilé cette réalité, se présentait comme la source de toute vie. En outre, il nous enseigne qu’en conscientisant cette présence, nous sommes également tout naturellement incités à transcender les limites de notre être, nous ouvrant ainsi à l’immensité de l’Ineffable qui nous appelle à devenir autre chose que nous-mêmes.
Nous savons que les Keroubim sont étroitement associés à l’archétype incarné par la Lune. La tradition hermétique attribut à DeMaV(YaH) (au même titre qu’à toutes les Keroubim ) un enjeu essentiellement Lunaire nous amenant à nous placer dans une attitude d’écoute et de réceptivité face aux réalités intérieures, devenant ainsi une véritable matrice pour les incarner et les rendre pleinement effectives dans le monde.
Plus encore, selon les hermétistes, DeMaV(YaH) est associé secondairement à Uranus. Son rayonnement sera donc coloré d’une tonique mineure Uranienne. Or Uranus évoque fondamentalement un processus de rébellion par lequel nous nous libérons des réalités propres du monde Extérieur (la matrice du Monde, et notre égo), pour nous ouvrir aux réalités du monde d’en haut, les réalités telles qu’établies par l’Ineffable.
Le principal enjeu de DeMaV(YaH) consiste donc à nous amener à nous ouvrir aux réalités transcendantes de l’Esprit en nous faisant matrice pour les incarner et les rendre effectives au sein du monde créé, instaurant ainsi un nouvel ordre des choses au sein de la création.
Dans cette perspective, il valorise tout particulièrement le développement de notre nature psychique riche et féconde, sachant ressentir de manière intuitive les dimensions spirituelles de la réalité. Les impressions ressenties sont donc souvent à l’origine d’une expérience de perception profonde, originale et progressiste. De même, DeMaV(YaH) nous aide à lutter contre toute tendance à développer une médiumnité involontaire ou une sensibilité favorisant l’incorporation ou la possession psychique. Il contribue ainsi à combattre diverses formes d’instabilité psychique caractérisée par de brusques changements d’humeur, aussi imprévisibles que soudains. A ce titre, il peut être invoqué efficacement pour tous ceux qui souffrent d’une nature psychique confuse, d’hypersensibilité ou de stress.
Considérant ses toniques planétaires, le Keroubim DeMaV(YaH) est invoqué pour exalter, au niveau de notre thème astrologique, tout aspect harmonieux entre la Lune et Uranus ou pour harmoniser tout aspect dissonant entre ces deux planètes.
Pour illustrer l’influence du Keroubim DeMaV(YaH) sur la conscience humaine, nous avons choisi la comptine bien connue, Au clair de la lune.
En effet, cette comptine décrit parfaitement la manière de se rendre sensible aux mondes subtils, une capacité que le Keroubim DeMaV(YaH) éveille et développe en nous.
Voici donc les paroles de cette célèbre comptine :
Au clair de la lune, mon ami Pierrot,
Prête-moi ta plume pour écrire un mot.
Ma chandelle est morte, je n’ai plus de feu
Ouvre-moi ta porte, pour l’amour de Dieu.
Au clair de la lune, Pierrot répondit :
Je n’ai pas de plume, je suis dans mon lit.
Va chez la voisine, je crois qu’elle y est
Car dans sa cuisine, on bat le briquet.
Dans son lit de plume, Pierrot se rendort
Il rêve à la lune, son cœur bat plus fort.
Car toujours si bonne pour l’enfant troublant.
La lune lui donne, son croissant d’argent.
Cette comptine est profondément initiatique. En effet, la plume est symbole d’une puissance aérienne, libérée des pesanteurs de ce monde. La Lune, passive, réceptive et froide favorise les rêves prophétiques et les visions qui nous mettent en contact avec les mondes invisibles.
La chandelle, reprend, quant à elle, la symbolique du feu, celui qui éclaire notre conscience et nous guide dans notre pérégrination terrestre. Il apparaît donc que cette chanson, que tous les enfants murmurent le soir en s’endormant, prépare en fait le psychisme humain qui n’est plus éclairé par la conscience diurne à recevoir des mondes invisibles une inspiration céleste sous les auspices du Keroubim DeMaV(YaH).
SUR LES TROIS PLANS DE L’ÊTRE
L’énergie du Keroubim DeMaV(YaH) nous amène à joindre nos capacités sensorielles à notre intuition, nous plaçant ainsi à l’écoute des réalités qui nous entourent (comme de nous-mêmes) en y percevant l’énergie spirituelle (la rendant accessible à notre conscience). À ce titre, il nous conduit à ne pas nous laisser enfermer dans une perception limitée, résultant d’un conditionnement lié, par exemple, à l’éducation.
Par ailleurs, DeMaV(YaH) contribue aussi à nous protéger contre toute tendance à faire preuve d’instabilité dans notre comportement ou à nous afficher en tant que victime face aux contingences qui nous entravent, cultivant alors un comportement anarchique et excentrique, autant d’attitudes négatives qui pourraient nous entraîner à nous déconnecter de la réalité (ou de notre réalité) ou à la travestir gravement.
L’énergie du Keroubim DeMaV(YaH) nous invite à taire les impulsions de notre ego afin de nous placer à l’écoute de l’autre et de discerner en lui la présence divine. Il nous conduit ainsi à développer une totale disposition de réceptivité et d’ouverture face à autrui, le percevant dans sa dimension la plus sacrée, manifestant dès lors un profond respect à son égard.
Par ailleurs, DeMaV(YaH) nous protège également contre toute forme de sensibilité excessive et mal canalisée qui pourrait nous amener à nous illusionner sur notre propre sort ou sur celui des autres et à nous marginaliser, faute de pouvoir cultiver un rapport authentique avec autrui. Il nous évite ainsi de sombrer dans une certaine confusion psychique, source d’impressions étranges et excentriques, d’hallucinations et de mirages dans nos rapports avec l’autre.
L’énergie du Keroubim DeMaV(YaH) nous conduit à nous intérioriser pour nous ouvrir aux réalités divines et pour les accueillir en notre être, les rendant ainsi pleinement effectives au sein de notre existence quotidienne. À ce titre, il favorise toutes formes d’intuition ou d’inspiration qui se traduiront dans des œuvres prophétiques dont le caractère original et inédit pourrait en certains cas être jugé provocateur (ou tout au moins dérangeant).
De même, DeMaV(YaH) nous protège contre toute tendance à vouloir nous ouvrir aux réalités de l’Ineffable pour mieux fuir notre existence quotidienne. En effet, une telle attitude risque de générer des troubles psychologiques profonds nous amenant à être victime d’entités négatives tentant de l’assujettir à leur tour (par effet de réciprocité) à leur pouvoir, suscitant des visions, des mirages, des illusions ou des hallucinations.
SUR LE PLAN PHYSIQUE
- La Labradorite est souvent associée aux troubles oculaires.
SUR LE PLAN EMOTIONNEL ET MENTAL
- La Labradorite agit comme une sorte de bouclier doublé d’une éponge :
- Elle absorbe les énergies négatives, les maux et les peines d’autrui, les dissout et protège son utilisateur. Son rayonnement chaleureux vers l’extérieur est charmeur.
- La Labradorite amplifie le don de plaire aux autres : c’est la pierre qui crée des amitiés. Elle est particulièrement recommandée aux personnes solitaires. Elle repose lors de grandes fatigues physiques et intellectuelles, même au bord de l’épuisement car sa puissance régénératrice est grande.
- Une Labradorite portée sur soi s’altère assez rapidement. C’est la manifestation de son extraordinaire capacité de protection contre les énergies négatives qui nous environnent en permanence dans la société d’aujourd’hui.
SUR LE PLAN SPIRITUEL
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La Labradorite est restructurante à tous les niveaux des corps énergétiques de l’aura, en colmatant les fuites énergétiques au niveau du corps éthérique. Ses irisations agissent comme un éclairage intérieur : un esprit brillant au service du bien, une relation privilégiée avec les forces cosmiques supérieures, une connaissance universelle.
- Pierre de grande intuition, la Labradorite favorise les rêves prémonitoires, développe des qualités de voyance, aide à la perception des auras.
Fabriqué sous son influence
NOUS PROTEGE DES EAUX
Psaumes 90 verset 13 :
Reviens, Éternel! Jusques à quand?… Aie pitié de tes serviteurs!
Divin DeMaV(YaH),
Source de sagesse,
Éveillez en moi une sensibilité psychique vive et féconde
Me permettant de ressentir spontanément
Les énergies issues de l’environnement immédiat.
Sous vos divins auspices,
Que cette sensibilité me conduise en outre
A orienter ma conscience vers les mondes invisibles
Et les êtres spirituels qui les habitent.
Ainsi ô puissant DeMaV(YaH),
Me retirant dans ma chambre,
Refermant sur moi la porte
Et priant dans le secret,
Vous pourrez alors me transmettre,
Sous la forme d’une voix ou d’une impression,
Ce qui doit être fait.
Gardez-moi toutefois,
ÔDeMaV(YaH),
Messager de Celui qui réconforte ses serviteurs,
D’être victime de manipulation,
D’incorporation ou de possession psychiques.
Qu’il en soit ainsi, ici et maintenant
Pour le plus grand bien de tous.
Et pour célébrer la Vie.