LA DIMENSION INTITIATIQUE DE LA BALANCE

    Sur un plan initiatique, le signe de la Balance nous invite à conscientiser notre impuissance à nous sauver nous-même et la nécessité de l’autre, la rédemption étant une œuvre de l’amour. A ce titre du reste, la pensée chrétienne insiste sur le fait que le salut ne peut venir que par l’autre. Ainsi, saint Jean affirme de manière lapidaire :

« Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. « .

– Jean IV, 16.

Ces paroles évangéliques sont d’une extrême importance dans la mesure où il s’agit là d’une définition de la nature même de Dieu :  » Dieu est amour « . Aussi, chaque fois que l’homme exprime l’amour, il est participant à la nature de Dieu et échappe du même coup à sa condition terrestre puisqu’il demeure en Dieu et Dieu en lui.

    Toutefois, l’amour ne saurait exister sans la présence de l’autre. C’est ce qu’illustra Wagner dans son œuvre, Le Vaisseau fantôme. En effet, on y raconte qu’un jour, un capitaine, en lutte contre une tempête, eut un geste de témérité en jurant de rentrer au port même si tous les éléments devaient s’acharner contre lui. Ce serment fut entendu et le démon releva le défi. Ainsi, il condamna le marin présomptueux à naviguer éternellement sur la mer et tous les ports lui furent interdits.

    Toutefois, on lui permit d’accoster, une fois tous les sept ans, afin de rechercher une femme qui l’aimerait fidèlement. Seul l’amour pouvait en effet lui permettre d’échapper à son errance perpétuelle. Le drame wagnérien met ainsi en exergue la force de l’amour comme unique voie de salut, l’homme ne pouvant atteindre seul sa déification ; l’intervention de l’autre lui apprenant à aimer pour ainsi participer aux réalités divines.