SIGNIFICATION DU SOUFFLE
L’énergie du Keroubim MeNaQ(EL) nous aide à nous affirmer physiquement et moralement, à nous trouver bien dans notre peau et dans nos pensées. Sa prière favorise nos relations directes et toutes les influences que nous pouvons avoir sur l’autre à condition que le contact se fasse sans intermédiaire. Ce Keroubim favorise toutes les thérapies ou tous les types de relations basées sur le contact physique. La répétition de sa prière avant de nous endormir stimule nos rêves concernant nos proches.
– (Réf : Virya 1)
L’Ange MANAKEL correspond au nom de Pora, d’après la langue de Brahmanes. Il sert à pour apaiser la colère de Dieu, et pour guérir le mal caduc. Il domine sur la végétation et sur les animaux aquatiques ; il influe sur le sommeil et sur les songes. Nés sous son influence réunirons toutes les belles qualités du corps et l’Âmes ; nous nous concilierons l’amitié et la bienveillance de tous les gens de bien, par notre amabilité et notre douceur de notre caractère.
Le génie contraire Cimeries influe sur toutes les mauvaise qualités physiques et morales.
(Réf. : Lenain2)
- Georges Lahy-Virya, LES 72 PUISSANCES DE LA KABBALE, Les mystères du Shem haMeforash, Georges Lahy, 1999.
- Lazare Lenain, LA SCIENCE CABALISTIQUE, OU L’ART DE CONNAÎTRE LES BONS GÉNIES, Édition Traditionnelles, 32 rue des Fossés Saint-Bernard 75005 Paris, Édition Nouvelles d’après celle de 1909, de l’oeuvre originale écrite par l’auteur en 1823.
Les Keroubim sont l’incarnation vivante de la Sephirah YESOD (Fondement). Or YESOD, nous l’avons vu, se manifeste sur le plan matériel sous l’apparence de Lune. Aussi, la tradition kabbalistique attribue au Keroubim MeNaQ(EL) au même titre qu’à toutes les autres Keroubim une tonique majeure Lunaire.
Plus encore, en nous référant à l’arbre Séphirothique des Keroubim, nous constatons que MeNaQ(EL) est également associée à BINAH (Intelligence). Les fonctions célestes de MeNaQ(EL) seront donc colorées une tonique mineure Saturnienne. Ainsi, la fonction principale du Keroubim MeNaQ(EL) :
- Développer en notre Être une sensibilité au monde qui nous entoure (tonique majeure Lunaire), s’exercera dans un contexte fortement imprégné de valeurs Saturniennes.
En raison de sa coloration Saturnienne, le pouvoir du Keroubim MeNaQ(EL) se révèle donc particulièrement efficace pour développer en nous, une sensibilité tendant peu à s’extérioriser mais qui peut cependant ressentir avec beaucoup d’intensité. De même, ce Keroubim lutte contre toute tendance à nous renfermer sur nous favorisant ainsi le développement de l’inquiétude, de l’anorexie ou de la mélancolie et toutes formes d’Autisme. Ainsi, si nous projetons autour de nous une atmosphère sombre, nous enfermant alors dans un carcan de tristesse et de solitude, nous trouverons également auprès de MeNaQ(EL) l’appui et le soutien nécessaire pour nous libérer d’une telle attitude.
La tradition initiatique associe à MeNaQ(EL) la faculté de la mémoire. Aussi, ce Keroubim peut être invoqué pour tout travail d’Alchimie Spirituelle visant une ascèse de la mémoire relative aux sens. Par cette Ascèse, nous activons les mémoires de nos expériences sensorielles ayant engendrées chez nous un état de bien-être. Nous leur donnons vie et une prééminence par rapport aux expériences sensorielles négatives que nous avons malheureusement vécues. En réveillant et activant ainsi nos mémoires liées aux expériences sensorielles positives, nous conditionnons ainsi notre psychisme à percevoir de plus en plus le beau, le vrai, le bon dans le monde extérieur qui nous entoure.
MeNaQ(EL) nous permet également, en ce sens, un travail associé aux pardons. Il nous assiste si nous voulons effacer de notre mémoire un événement troublant, il nous permet aussi de combattre le karma en mettant fin aux dettes du passées :
» Car, voici que je vais créer des cieux nouveaux et une terre nouvelle, on ne se souviendra plus du passé, il ne reviendra plus à l’esprit » proclame Esaïe »
(Esaïe LXV,17).
Selon les enseignements de l’hermétisme, le don de réminiscence, expression supérieure du sens de la mémoire, est également éveillé par MeNaQ(EL). Il faut entendre par Don de réminiscence la faculté de se rappeler, pour soi ou pour autrui, de toutes les existences antérieures.
Le nom du KérouBim MeNaQ(EL) est constitué d’un radical formé des lettres MeM, NoUN et QoPh. Il contient donc le mot hébreu man (MeM– NoUN) signifiant « qui ? » ou « quoi ? » (des pronoms interrogatifs désignant une personne ou une chose) mais également le mot « manne », dans le sens d’une nourriture providentielle et inespérée. À partir de ces mêmes lettres, nous pouvons également former le mot maq (MeM – QoPh) qui signifie « pourriture » ou « gangrène », deux termes évoquant un processus de putréfaction. Quant à la particule EL (ALePh – LaMeD), elle introduit ces réalités dans une perspective de perception de l’Ineffable. Pour bien saisir ce dont MeNaQ(EL) est porteur, nous chercherons donc à mieux comprendre le sens profond de ces mots inclus dans le radical.
En ce sens, interrogeons-nous d’abord sur la signification ésotérique du mot « manne ». Dans les textes bibliques, nous retrouvons cette réalité au cours du célèbre épisode où les Hébreux, ayant quitté l’Égypte pour se mettre en quête de la Terre promise, reprochent à Moïse de les avoir fait entreprendre une expédition périlleuse :
« Que ne sommes-nous morts de la main du Seigneur au pays d’Égypte, quand nous étions assis auprès de la marmite de viande et mangions du pain à satiété ! À coup sûr, vous nous avez amenés dans ce désert pour faire mourir de faim toute cette multitude. ».
– Exode XVI, 3.
De manière imprévue, Dieu leur offre toutefois une nourriture providentielle (la manne) :
« Je vais faire pleuvoir pour vous du pain du haut du ciel. Les gens sortiront et recueilleront chaque jour leur ration du jour. ».
– Exode XVI, 4.
Sur un plan symbolique, la sortie d’Égypte et la fin de l’esclavage sous la tutelle de Pharaon évoquent tout d’abord le moment où l’homme se libère de l’ego pour se placer à nouveau sous le regard attentif de l’Ineffable. Ceci implique évidemment un long processus par lequel les dimensions étrangères de l’ego sont peu à peu abandonnées au profit des réalités profondes de l’être. C’est ce que symbolise le passage au désert en tant que lieu de dépouillement de toutes réalités étrangères, permettant ainsi une redécouverte des valeurs essentielles du moi. Ceci ne se fait pas toutefois sans difficultés et on imagine assez bien le peuple élu avançant péniblement à travers le désert dans la découverte progressive de ses racines et de sa réalité profonde. En effet, retirés de tous les attraits du monde, nous sommes est peu à peu confrontés à notre dimension essentielle. Dans ce contexte, la manne apparaît comme une nourriture nouvelle qui surprend celui qui s’était jusqu’alors nourri exclusivement des illusions du monde. Ainsi, lorsque les Hébreux virent pour la première fois ce pain tombé du ciel, ils furent très étonnés.
C’était « quelque chose de menu, de granuleux, de fin comme du givre sur le sol. Lorsque les Israélites virent cela, ils se dirent l’un à l’autre : Qu’est-ce cela ? ».
– Exode XVI, 14-15.
Depuis ce jour, leur interrogation servit de nom au pain descendu du ciel, « la manne », Man hou en hébreu. Plus encore, les Hébreux ainsi nourris durent renoncer à toute tentative d’appropriation. En effet, Moïse interdit au peuple hébreu de ramasser ce pain tombé du ciel pour le mettre en réserve. Toutefois,
« Certains n’écoutèrent pas Moïse et en mirent en réserve jusqu’au lendemain matin, mais les vers s’y mirent et cela devint infect. Moïse s’irrita contre eux. ».
– Exode XVI, 20-21.
Ainsi, le peuple hébreu ne devait pas conserver ce pain mais, après s’en être nourri, le laisser sur le sol, se dépouillant ainsi de tout instinct d’appropriation. Cette exigence nous révèle donc avec force la difficulté d’une démarche consistant à nous sevrer de l’ego.
Or si cet enjeu paraît déjà fort important, une seconde lecture du même passage nous introduit cette fois dans un tout autre niveau d’interprétation. En effet, l’épisode du passage au désert correspond également à l’étape où nous accomplissons notre vocation profonde consistant à participer toujours plus concrètement à la nature de l’Ineffable en faisant l’expérience du divin (ce qu’évoque la Terre promise vers laquelle les Hébreux se dirigent). Toutefois, nous savons que l’Ineffable est Tout-Autre. Vouloir participer à la nature divine (accéder à la Terre promise) implique donc nécessairement une mort à nous-mêmes. En effet, « quand nous disons que Dieu est transcendant, nous disons précisément qu’Il est Tout-Autre, absolument autre et qu’entre Lui et nous, il y a un abîme qui est rigoureusement infranchissable. Par conséquent, oser affirmer que la vocation de l’homme est de devenir ce qu’est Dieu, oser affirmer que le sens de l’existence humaine est d’être divinisé, c’est dire quelque chose qui ne paraît pas possible. ».
– Varillon, François, Joie de croire, joie de vivre, Éditions du Centurion, Paris, 1981.
Il faudra donc que nous soyons radicalement transformés, acquiesçant, pour ce faire, à la mort. D’ailleurs, si Satan amena l’homme à croire qu’il était sa propre source de vie, il l’incita également à refuser la mort, lui promettant qu’il allait devenir éternel à la manière de Dieu. Or la vocation même de l’homme est précisément de mourir. En effet, « le passage ou le transfert à la vie divine, à la vie même de Dieu qui s’opère non pas seulement après la mort [biologique] mais tout au long de la vie, implique toujours une mort et une nouvelle naissance ou une résurrection. ».
– Ibid.
En ce sens, l’épisode du passage au désert correspond également à cette étape au cours de laquelle nous nous ouvrons à notre vocation profonde et nous accueillons, acceptant de mourir pour renaître à une vie nouvelle. Or ceci est difficile et le peuple craindra la mort :
« Que ne sommes-nous morts de la main du Seigneur au pays d’Égypte quand nous étions assis auprès de la marmite de viande et mangions du pain à satiété ! À coup sûr, vous nous avez amenés dans ce désert pour faire mourir de faim toute cette multitude. ».
– Exode XVI, 3.
Mais l’Ineffable les soutiendra dans cette lourde épreuve en nourrissant leur remise en question. À ce titre, l’épisode de la manne devient particulièrement éloquent puisque le peuple hébreu ne nomma jamais cette nourriture providentielle et conserva donc leur interrogation sans réponse « Qu’est-ce cela ? ». En d’autres termes, il commença ainsi à se nourrir pleinement d’un principe de remise en question, se plaçant dans une constante attitude de questionnement sans formuler une réponse qui aurait figé la réalité dans une forme donnée, interrompant tout processus de transformation. C’est d’ailleurs dans cette perspective que Marc-Alain Ouaknin écrit à propos de cet épisode : « Ainsi la manne, ce pain du ciel, est une réalité qui surgit en ce monde, devant laquelle les hommes sont sans mots pour pouvoir la nommer.
Nous assistons dans cet épisode à un événement unique de l’histoire de la culture, une sorte de patience, un rare non-empressement à enfermer l’objet inconnu dans une catégorie qui ferait taire son extra-territorialité. Voilà, sous nos yeux, le respect de « l’interdit de la représentation », qui signifie que tout ne se donne pas, ne se livre pas à la pensée, à la saisie conceptuelle ; que tout ne se réduit pas à sa fonction la plus technicienne, à commencer par la technicité du langage qui nous sert à avoir prise sur le monde. Le mot manne signifie la non-signification, c’est le « qu’est-ce que c’est ? » Comme écart entre soi et le monde que nous ne pouvons pas posséder. La manne est un objet du monde qui reste en « état de questionnement », opposé à l' »état d’arrestation » qu’inflige une pensée qui s’entend comme l’activité d’une subjectivité conquérante, s’emparant du monde par « coups de main », ne laissant aucune chance au libre épanouissement des choses par elles-mêmes.
Cette nécessité de se placer dans une attitude de questionnement face au monde et conséquemment face à nous-mêmes (le monde étant considéré par les hermétistes comme étant la projection extérieure de leur propre identité) est évoquée, à l’intérieur du nom même de MeNaQ(EL), par la présence de la lettre QoPh apposée au terme man (MeM– NoUN) désignant la manne. En effet, cette lettre est issue d’un ancien idéogramme représentant une hache (cette lettre est d’ailleurs l’initiale du mot qophits désignant un hachoir ou un couperet). Or cet instrument évoque essentiellement l’acte de trancher. À ce titre, un très grand nombre de mots qui commencent par la lettre QoPh évoquent l’idée de couper, de fendre, de tronquer ou de séparer.
« La manne, c’est littéralement la question, le questionnement. Pendant toute la traversée du désert, pendant quarante ans, les enfants d’Israël ont mangé du « qu’est-ce que c’est ? ». Expérience. Fondatrice dans cet espace entre deux terres, où s’est forgé l’apprentissage de la liberté et de la parole. Être libre, c’est pouvoir garder de façon constante une distance par rapport au monde, ne pas être happé immédiatement dans « la toile d’araignée du sens » idéologiquement préfabriquée. Être libre, c’est garder une interrogation devant le monde et être capable de voir en lui, à chaque fois, l’aube qui recommence. ».
– Ouaknin, Marc-Alain, Concerto pour quatre consonnes sans voyelles, Balland, Paris, 1991.
– Citons, à titre d’exemple, les termes :
Dès lors, le nom MeNaQ(EL) associe la manne ( MeM – NoUN) à l’action de couper, de séparer ou de trancher (ce qu’évoque la lettre QoPh). Ce KérouBim nous invite donc à nous couper de l’ego et de nous-mêmes (à nous déposséder de nous-mêmes) pour se placer dans une attitude de questionnement.
Or ce processus correspond à la première étape du Grand Œuvre, l’œuvre au noir ou « putréfaction », symbolisée par la caput corvi (la tête du corbeau). En effet, s’engager sur la voie de son accomplissement implique pour tout alchimiste la nécessité de se déposséder de toutes les valeurs étrangères à sa nature véritable et, ultimement, de mourir à soi-même. Les vieux maîtres sont d’ailleurs tous unanimes en ce sens et Basile Valentin écrit, dans un langage hermétique propre aux alchimistes :
« Prends garde que la conjonction du mari et de son épouse ne se fasse qu’après avoir ôté leurs habits et ornements, tant du visage que de tout le reste du corps, afin qu’ils entrent dans le tombeau aussi net que quand ils sont venus au monde… «
– Valentin, F. Basile, Les douze clés de la philosophie (Traduction, Introduction, Notes et Explication des Images par Eugène Canseliet), Paris, 1956.
En ce sens, nous avons précisé que le radical MeM – NoUN – QoPh contient également le mot hébreu maq signifiant « pourriture » ou « gangrène » que nous retrouvons d’ailleurs lorsque la manne est saisie puisqu’elle se décompose et devient infecte. Or ce processus de pourriture et de gangrène était exalté dans certaines Écoles des Mystères occidentales qui invitaient leurs aspirants à se représenter en train de se décomposer, visualisant ce processus « qui gagne très rapidement dans la tombe la dépouille corporelle lorsque l’âme l’a quittée, et qui consiste en un noircissement progressif des chairs, lesquelles virent peu à peu, de la nuance blanc-rosé à un noir d’ébène le plus absolu. Alors, sur ces chairs ainsi nécrosées, se développent d’étranges champignons, d’un vert jade très vif, de sept à douze millimètres de diamètre pour la tête, et d’environ un centimètre de haut au plus. Dans l’obscurité, ces champignons brillent d’une luminescence verdâtre « .
– Ambelain, Robert, L’Alchimie spirituelle, La voie intérieure, La Diffusion scientifique, Paris, 1985.
La visualisation se terminait enfin par la contemplation du squelette, parfaitement blanc et débarrassé de toutes ses chairs.
Ceci revêtait évidemment deux significations profondes. La première nous révèle que nous devons apprendre à nous dépouiller de toute réalité étrangère qu’e nous avions adoptée comme notre propre chair. Le squelette était alors le symbole de l’être profond, ayant une pérennité alors que la fausse identité disparaît toujours par l’épreuve du temps. En effet, le tissu osseux étant imputrescible en raison de sa forte minéralisation,
– Les sels minéraux forment environ les deux tiers de l’os adulte. Ce sont essentielle-ment des phosphates, des carbonates et du calcium qui en composent la majeure partie (95%). Toutefois, lorsqu’un os est brûlé, il devient plus léger, plus poreux et plus friable car la partie organique (l’osséine) a été détruite.
L’appareil squelettique n’est pas, après la mort, soumis à la décomposition, comme les autres organes. À un second niveau de lecture, ce phénomène de putréfaction nous révèle également la nécessité d’acquiescer volontairement à la mort, c’est-à-dire de nous ouvrir à une transformation radicale de notre être, la découverte de notre nature profonde, symbolisée par le squelette, étant par elle-même, révélatrice de notre véritable vocation, celle de mourir (ce qu’évoque le squelette) pour vivre une totale mutation. Nous retrouvons cette ascèse dans la plupart des grandes traditions initiatiques. Ainsi,
« Les novices des couvents tibétains pratiquaient, il n’y a pas encore très longtemps, devant un charnier, ce que leurs maîtres nommaient « la méditation sur l’Horrible ». L’entraînement consistait ensuite à visualiser, sous toute forme humaine vivante, le squelette qu’elle deviendrait fatalement un jour, symbole de cette Mort que l’être porte en lui en puissance latente. »
– Ambelain, Robert, L’Alchimie spirituelle, La voie intérieure, op. cit.
Cet exercice enseigné dans les écoles des mystères avait donc ultimement pour finalité d’inviter l’aspirant à s’ouvrir pleinement à sa vocation : celle de mourir à lui-même pour faire l’expérience du Tout-Autre comme l’évoque admirablement le squelette. En effet, « le squelette ne représente pas une mort statique, un état définitif, mais une mort dynamique, si l’on peut dire, annonciatrice et instrument d’une nouvelle forme de vie. Le squelette, avec son sourire ironique et son allure pensive, symbolise le savoir de celui qui a percé par la mort le secret de l’au-delà. Dans les rêves, il indique l’imminence d’un événement qui transformera la vie, en brisant une certaine accoutumance dont le sujet pressent avec angoisse la disparition, sans savoir ce qui lui succédera. »,
– Chevalier, Jean, Gheerbrant, Alain, Dictionnaire des Symboles, op. cit
Plus encore, les deux lettres qui forment le mot hébreu maq (c’est-à-dire « pourriture » ou « gangrène ») sont placées de part et d’autre d’une troisième, le NoUN, issu d’un ancien idéogramme représentant un poisson, symbole de l’homme qui, libéré de son état d’aliénation, s’engage à accomplir sa vocation (participer à la nature de son Créateur en exprimant le divin au sein du monde créé). À ce titre, les Pères de l’Église comparaient d’ailleurs volontiers les nouveaux baptisés à des poissons naissant dans l’eau du baptistère (dénommé piscina, un terme signifiant littéralement « l’étang aux poissons »).
En conséquence, MeNaQ(EL) nous enseigne que le processus de putréfaction, tant dans son aspect de retournement que dans sa dimension de mort initiatique, s’articule autour d’une réalité alchimique essentielle nous amenant à nous ouvrir à la vocation que nous sommes appelés à accomplir. C’est sans doute en ce sens qu’il faut interpréter le verset biblique suivant
« Et voici la plaie dont le Seigneur frappera tous les peuples qui auront combattu contre Jérusalem : il fera pourrir leur chair alors qu’ils se tiendront debout, leurs yeux pourriront dans leurs orbites et leur langue pourrira dans leur bouche. ». »
En effet, cette terrible sentence s’inscrit dans une perspective de libération et non de damnation : l’homme qui s’est placé sous l’emprise de la Matrice du monde devant subir, tôt ou tard, un processus de putréfaction par lequel il pourra être libéré de ses illusions, se replaçant dans la perspective de sa véritable vocation.
Nous savons que les Keroubim sont étroitement associés à l’archétype incarné par la Lune. La tradition hermétique attribut à MeNaQ(EL) (au même titre qu’à toutes les Keroubim ) un enjeu essentiellement Lunaire nous amenant à nous placer dans une attitude d’écoute et de réceptivité face aux réalités intérieures, devenant ainsi une véritable matrice pour les incarner et les rendre pleinement effectives dans le monde.
Plus encore, selon les hermétistes, MeNaQ(EL) est associé secondairement à Saturne. Son rayonnement sera donc coloré d’une tonique mineure Saturnienne. Or Saturne, évoque fondamentalement une aptitude à assumer pleinement notre condition de finitude et de vulnérabilité. Le principal enjeu de MeNaQ(EL) consiste donc de nous amener à découvrir notre condition de finitude (celle d’une créature vouée à la mort) en nous faisant matrice pour l’incarner, initiant ainsi en nous un processus de renoncement à toute illusion ou à toute cristallisation.
Dans cette perspective, il stimule tout particulièrement notre capacité à nous placer dans une attitude d’accueil et d’ouverture face à l’essentielle, nous dépouillant ainsi de tout ce qui est illusoire, sachant discerner ce qui est fondamentalement de ce qui ne l’est pas. En outre, il nous confère une excellente mémoire, nous permettant de nous rappeler, avec une précision étonnante, des faits que beaucoup auront oubliés. Il nous aide également à combattre toute tendance à développer une nature psychique obtuse ou étroite ne nous permettant pas de ressentir la réalité au-delà des limites que nous sommes fixées (ou des normes que la société nous inculquées). D’autre part, il nous protège contre toute inclination à l’abattement ou à la résignation face à ce qui échappe de notre contrôle (la mort notamment), nous éloignant également de toute prédisposition à nous renfermer sur nous-mêmes en réaction à un destin que nous ressentirons comme une fatalité. Enfin, il nous amène à lutter contre le développement d’une sensorialité négative qui, ne percevant la réalité que sous un angle triste et noir, favoriserai l’inquiétude, le pessimisme, la mélancolie et diverses formes d’autisme.
Considérant ses toniques planétaires, du Keroubim MeNaQ(EL) est invoqué pour exalter, au niveau de notre thème astrologique, tout aspect harmonieux entre la Lune et Saturne ou pour harmoniser tout aspect dissonant entre ces deux planètes.
Pour illustrer l’influence du Keroubim MeNaQ(EL) sur la conscience humaine, nous avons choisi un « conte d’Oscar Wilde : celui du géant égoïste. »
En effet, cette histoire décrit admirablement l’inquiétude, le pessimisme, la mélancolie et toutes les formes d’autisme contre lesquelles du Keroubim MeNaQ(EL) lutte. Ainsi, ce conte rapporte qu’un jour, un géant qui s’installa dans une belle maison.
Cette maison avait la particularité de posséder un merveilleux jardin qui faisait le bonheur des enfants du village. Ils venaient y jouer tous les jours en grimpant dans les arbres, se cachant derrière les massifs de fleurs ou se roulant dans l’herbe haute. Cependant, le géant souhaitait être seul dans son jardin et ne supportait pas que les enfants viennent jouer chez lui. Aussi, il construisit un grand mur hérissé de pointes tout autour de son jardin. Un jour, ce fut l’hiver. Puis le printemps revint, sauf dans le jardin du géant… Derrière le mur, la neige et le vent glacé tourbillonnaient toujours à travers les branches nues des arbres. Le géant se désolait que le printemps ne veuille pas entrer chez lui…
Pourtant, un matin, il s’aperçut que la neige et le gel avaient disparu, tous les arbres étaient en fleurs ! Et sur chacun de ces arbres, il y avait un enfant. Tout heureux que le printemps soit entré chez lui, le géant comprit alors qu’il avait été trop égoïste à vouloir vivre replié sur lui-même. Il abattit le mur et invita ensuite tous les enfants à venir jouer chez lui.
Ici encore, la signification profonde de ce conte est évidente. Le jardin représente ce lieu intérieur où l’homme se recueille. Il peut être froid et désert si l’être humain ne le fertilise pas par une vie spirituelle riche et s’il se referme sur lui-même. Mais ce jardin sera extraordinairement fleuri s’il s’ouvre à la richesse de son environnement et se laisse imprégner par elle sous l’influence du Keroubim MeNaQ(EL). Le mur érigé par l’indifférence et l’égoïsme s’effondre alors et les enfants, symbolisant l’ensemble des perceptions extérieures, peuvent venir jouer, prospérer et se développer en toute paix et harmonie.
SUR LES TROIS PLANS DE L’ÊTRE
L’énergie du Keroubim MeNaQ(EL) nous amène à ressentir notre nature profonde et les réalités qui nous entourent dans leur vulnérabilité et leur aspect transitoire, ne cherchant pas à les cristalliser dans des formes valorisantes pour notre ego mais ontologiquement étrangères. Il nous conduit donc à nous exprimer avec une grande maturité, étant conscients, sans morbidité ni angoisse, de notre aspect fini et limité.
Dans cette perspective, MeNaQ(EL) nous protège également de toute tendance à percevoir la réalité qui nous entoure (et la nôtre propre) à travers les artifices de notre propre subjectivité (essentiellement assujettie à notre ego), étant dès lors placé sous l’emprise de multiples forces étrangères, sources de chimères et d’illusions nous incitant à nous cristalliser sur des dimensions pourtant éphémères et illusoires de nous-mêmes et de notre environnement.
L’énergie du Keroubim MeNaQ(EL) nous conduit à ressentir de manière particulièrement profonde et pénétrante les limites dans lesquelles s’inscrit l’existence d’autrui. Nous sommes ainsi amenés à nous ouvrir à lui en sachant percevoir pleinement, au-delà des apparences illusoires qu’il pourrait exprimer, ses aptitudes autant que ses manques et ses faiblesses.
D’autre part, l’énergie du Keroubim MeNaQ(EL) nous protège contre toute tendance à ne percevoir chez les autres que leurs aspects les plus négatifs, sans réussir à transcender cette perception pour la resituer dans une perspective positive plus vaste. Ceci sera d’autant plus important qu’une telle attitude risquerait de nous amener à nous refermer progressivement sur nous-mêmes dans une douloureuse expérience de solitude propice au développement de diverses formes de dépression.
L’énergie du Keroubim MeNaQ(EL) nous invite à nous ouvrir pleinement à notre condition de créature, empreinte de finitude et de vulnérabilité, et à l’assumer concrètement dans notre existence. Ce faisant, il nous amène à vivre une certaine expérience de dépouillement nous incitant à ne plus nous cristalliser dans un état donné mais, au contraire, à acquiescer volontairement à la mort, initiant ainsi un processus de mutation (ou de transmutation) nous amenant à nous ouvrir encore plus à l’Ineffable.
À ce titre, l’énergie MeNaQ(EL) nous protège contre toute tendance à vouloir nous cristalliser sur les valeurs profanes et illusoires de la Matrice du monde, y demeurant obstinément attachés envers et contre tout (craignant que leur disparition n’entraîne notre propre destruction). Il nous amène également à combattre toute tendance à rejeter le changement en tant que processus de mutation (ou de transmutation), tant sur les plans de l’avoir, du pouvoir que du valoir.
SUR LE PLAN PHYSIQUE
- La Topaze a une présence relaxante et apaisante. Elle est bienvenue lorsque l’on souhaite passer une nuit calme. Elle est associée aux troubles de l’audition.
SUR LE PLAN EMOTIONNEL ET MENTAL
- La Topaze est une pierre douce et généreuse qui aide au dialogue, à l’expression orale, à l’écoute des autres. De ce point de vue, elle contribue à une bonne communication entre les gens et fait découvrir l’amitié vraie, profonde et durable. En éliminant les tensions consécutives du doute, elle donne aux timides la capacité de s’exprimer avec simplicité. C’est une pierre de savoir et de tolérance, de détachement des choses matérielles et de générosité. Elle s’oppose à l’ignorance et au repli sur soi, au fanatisme, à l’envie, à la jalousie. Elle est sincère et honnête. Elle chasse l’hypocrisie et la mauvaise foi. Elle stimule l’imagination et la créativité artistique. Elle nettoie l’esprit de ses tendances colériques, un peu comme si elle chassait les gros nuages noirs d’un ciel serein.
SUR LE PLAN SPIRITUEL
- Pure, intuitive, la Topaze est en connexion avec les Forces Cosmiques qui la nourrissent en valeurs morales.
Fabriqué sous son influence
INFLUE DUR LES RÊVES
Psaumes 38 verset 22 :
Ne m’abandonne pas, Éternel !
Mon Dieu, ne t’éloigne pas de moi !
Divin MeNaQ(EL),
Qui louez Celui qui seconde et maintient toutes choses,
Éveillez en moi une sensibilité psychique
Sachant ressentir avec beaucoup d’intensité et d’acuité
Les énergies issues de l’environnement immédiat.
Ô puissant MeNaQ(EL),
Protégez-moi également
D’une sensorialité négative qui,
Ne percevant la réalité que sous un angle triste,
Favorise l’inquiétude, la mélancolie
Ainsi qu’une douloureuse sensation de solitude,
Me prédisposant à me focaliser
Sur mon propre vide intérieur.
Ne vous éloignez pas de moi,
Ô MeNaQ(EL), ma force
Mais guidez-moi enfin dans ce travail d’ascèse
Visant à réveiller et activer mes mémoires
Liées aux expériences sensorielles positives
Pour que je puisse m’attacher exclusivement
Au beau, au vrai et au bon.
Conservant ainsi avec soin toutes ces choses,
Et les méditant en mon cœur.
Qu’il en soit ainsi, ici et maintenant
Pour le plus grand bien de tous.
Et pour célébrer la Vie.