Sur un plan symbolique, la Lune est représentée par un croissant. Or, en tant que cercle non clos, cette figure évoque à la fois l’ouverture et la réceptivité. Elle fut d’ailleurs souvent associée à la coupe en tant que réceptacle. Elle se rattache donc à la symbolique du principe féminin, à la passivité et à la réceptivité. En fait, nous l’avons déjà mentionné, le croissant est un symbole de l’âme.
Plus précisément encore, en raison du fait qu’il s’ouvre selon un axe horizontal, symbole du plan terrestre, il évoque l’éveil de l’âme aux réalités du monde extérieur (de la création). Cette ouverture s’effectuant en outre vers la gauche, elle fait plus précisément appel au passé. En d’autres termes, elle nous précise que cet éveil de l’âme s’inscrit dans une perspective de retour aux origines. Enfin, si nous considérons le croissant comme un cercle qui s’ouvre, il évoque également un processus par lequel la conscience se libère du cercle clos dans lequel elle se trouvait jusqu’ici pour réintégrer les sphères divines.
Le croissant représente toujours l’ouverture de l’âme aux réalités du monde mais dans une perspective pervertie. En effet, la gauche évoque traditionnellement les diverses formes de perdition. Pensons, par exemple, à la croyance judéo-chrétienne selon laquelle les élus seront placés à la droite du Seigneur, alors que les damnés seront mis à sa gauche. Dans cet ordre d’idées, le croissant incarne donc l’âme qui, totalement aveuglée par les forces du monde, chemine vers son enfermement et sa destruction. est alors considéré comme un cercle en voie de fermeture, évoquant un processus d’emprisonnement dans le cercle clos du monde. C’est d’ailleurs pourquoi il devient un emblème de la cristallisation et de la mort.