Pour illustrer l’influence de LeLaH (EL) sur la conscience humaine, nous avons choisi le conte du porcher de Hans Christian Andersen. En effet, cette histoire décrit remarquablement le vice de la luxure contre lequel ce Séraphin agit. Un jour, un jeune roi se déguisa en porcher pour mettre à l’épreuve une belle princesse qu’il souhaitait prendre pour épouse. Dans son effort de séduction, il fabriqua une admirable crécelle qui reproduisait toutes les valses, galops, sarabandes, quadrilles, airs de danse qui avaient été composés depuis la création du monde. Or la princesse, passant un jour près de la basse-cour, entendit cette joyeuse musique. Elle fut dès lors enchantée et voulut se procurer cet instrument merveilleux.
Elle appela donc l’une de ses demoiselles d’honneur et lui demanda d’aller s’enquérir des conditions que posait le porcher pour céder sa précieuse crécelle. La demoiselle d’honneur, chargée de la commission, rapporta à la princesse que l’impudent exigeait d’elle cent baisers. Conquise par la crécelle, elle n’hésita guère à se plier à l’exigence requise. Faisant alors placer ses suivantes en cercle autour d’elle, elle se mit à compter au porcher les baisers. L’empereur, son père, la surprit toutefois et, outré et scandalisé par l’attitude éhontée de sa fille, la bannit pour toujours de ses Etats.
Sur un plan symbolique, la princesse représente la personnalité ou encore la dimension corporelle, qui n’hésite pas à s’unir illégitimement à la matière (le porcher) pour assouvir ses pulsions instinctuelles, symbolisées ici par une crécelle (qui fait tourner les têtes…). Malgré son lien étroit avec l’esprit (l’empereur), la personnalité, par son attitude luxurieuse, rompt alors tout contact avec lui et se retrouve dès lors bannie à jamais du royaume intérieur.
Toutefois, ce conte nous précise que le porcher était en réalité un prince de haut lignage habillé de la sorte pour éprouver la princesse. La matière (le porcher) n’est donc point vile en elle-même. Elle n’est perverse que lorsqu’elle entraîne la négation du plan spirituel au profit de la satisfaction exclusive des sens, générant alors une profonde rupture avec l’esprit et valorisant le monde matériel aux dépens des mondes spirituels. En ce sens, le Séraphin LeLaH (EL) confère à l’aspirant les forces nécessaires pour ne pas sombrer dans ce piège.