
Sur un plan symbolique, Vénus est représentée par un cercle dominant une croix. Sachant que le cercle se rapporte à l’identité (à la nature profonde) et que la croix évoque le corps, le symbole de cette planète est donc révélateur. En effet, il incarne un rapport de communion entre l’expression extérieure (le corps) et la forme intérieure (l’identité), le corps exprimant alors librement et pleinement les hautes valeurs spirituelles animant l’être en son for intérieur. D’ailleurs, ce symbole ressemble beaucoup à l’ankh, c’est-à-dire à la croix ansée que les anciens Egyptiens considéraient comme une clé ouvrant les portes de la vie.

En effet, placée entre les mains des dieux ou des pharaons, elle leur donnait accès à l’immortalité. Ainsi, « quiconque possédait la clé géométrique des mystères ésotériques dont le symbole était précisément cette croix ansée, savait ouvrir les portes du monde des morts et pouvait pénétrer le sens caché de la vie éternelle.1 Or ceci est d’autant plus intéressant que cette immortalité découlait d’un état de communion parfaite entre le corps et l’identité spirituelle, ce que le symbole associé à Vénus évoque clairement.
1 – Champdor, Albert, Le livre des morts, Paris, 1963.
Toutefois, dans sa dimension maléficiée, ce même symbole incarne, au contraire, un processus de dénaturation, c’est-à-dire un rapport perverti entre le corps (représenté par la croix) et l’identité profonde (évoquée par le cercle), où le moi personnel tente d’assujettir le corps à l’autorité tyrannique et despotique de l’ego (symbolisé par le cercle dominant la croix). Dès lors, il n’exprime plus les valeurs spirituelles dont-t-il est porteur, mais il incarne plutôt des pulsions instinctuelles, source de laideur et de dégénérescence.