« Vivre l’expérience de l’extase amenant la conscience à participer aux réalités de l’esprit ».
Archétype : Belle jeune femme nue, exprimant la virginité et l’harmonie de l’esprit incarné.
Sur un plan initiatique, Vénus évoque une aptitude à nous ouvrir à l’expérience de l’extase. La conscience transcende alors son rapport au monde matériel et se trouve propulsée à un niveau supérieur, participant dorénavant aux réalités de l’esprit. Pour ce faire, nous sommes appelés à nous sensibiliser à l’érotisme sacré, une pulsion surnaturelle se traduisant par une véritable fascination exercée par la chair sur les instances spirituelles de notre être. Se voulant prolongation et stimulation du désir, l’érotisme est en effet une expérience essentiellement mystique, exigeant un dépassement réel de l’égoïsme personnel. Il présuppose en outre un grand pouvoir de détachement par rapport à soi-même puisqu’il incarne fondamentalement une ouverture au monde permettant de concentrer l’esprit sur l’objet de sa séduction sans pour autant qu’il puisse l’atteindre. Ceci engendre évidemment une véritable ouverture de l’être et un abandon de toute pulsion visant à posséder l’objet. Ainsi, la conscience accède à un niveau supérieur d’êtreté (à celui des réalités divines).
Dans une toute autre perspective, l’expérience esthétique peut également permettre une certaine ouverture spirituelle. Pensons, à titre d’exemple, à une œuvre d’art richement décorée comme on en retrouve dans le monde musulman. La richesse et la finesse de cet art aux motifs symétriques peuvent effectivement contribuer à favoriser une expérience extatique. Ainsi, il suffit de contempler une telle œuvre pour être rapidement saisi par un vertige mystérieux. Or ce vertige résulte en fait d’une incapacité de la raison à tout appréhender à la fois. Celle-ci abdique donc en laissant place à un regard nouveau qui s’ouvre sur une dimension de l’existence qui était jusqu’alors totalement insoupçonnée.