« Conceptualiser les réalités divines, leur splendeur se révélant ainsi sous la forme d’images mentales ».
Archétype : Un jeune androgyne, exprimant la réunion des polarités.
Sur un plan initiatique, Mercure nous révèle une aptitude à conceptualiser des réalités appartenant aux sphères divines, leur splendeur se révélant alors sous la forme d’images mentales. Or ce processus s’enracine toujours dans une attitude d’ouverture et d’accueil face à ces réalités supérieures. D’ailleurs, seule une telle attitude peut permettre d’accéder à une connaissance véritable puisque, dans le cas contraire, les processus mentaux ne font que générer une connaissance rationnelle (au sens péjoratif du terme), renforçant l’enfermement de la conscience dans ses propres limites psychiques.
C’est du reste la différence fondamentale qui existe entre l’expérience de connaître et celle de comprendre. En effet comme l’étymologie du mot « connaître » le souligne fort bien, il s’agit de « naître avec » et on ne peut naître avec une chose qu’en la laissant pleinement exister et se révéler. Le terme comprendre évoque, quant à lui, l’idée de « prendre avec soi » et suppose en ce sens un processus d’enfermement dans le cercle narcissique de l’ego, où l’autre n’est perçu en définitive qu’en fonction de soi (à travers sa propre grille d’entendement). Or, en agissant de la sorte, nous nous enlevons toute possibilité de connaître, évacuant toute dimension d’accueil et d’ouverture essentielle à cette expérience.
Aussi, il importe que la conceptualisation mentale soit toujours effectuée dans une attitude de grande humilité et de profonde ouverture comme si les idées et les images étaient reçues et non élaborées en soi. Dans cette perspective, l’éveil du cœur est également déterminant, puisque, sans cette dimension, le mental risque de se construire un monde illusoire et chimérique, complètement étranger à toute dimension véritable (c’est-à-dire spirituelle).