Sur un plan symbolique, Mercure est la seule planète, parmi les sept astres traditionnels, à disposer dans sa représentation des trois éléments cités précédemment: le croissant, le cercle et la croix. Or, sachant que le croissant évoque la personnalité (l’âme), de nature passive et féminine, alors que le cercle symbolise l’identité, de nature émissive et masculine, nous pouvons affirmer que Mercure incarne une conscience androgyne, c’est-à-dire à la fois réceptive et émettrice. Plus précisément encore, son pictogramme représente l’âme (le croissant) placée dans une disposition d’accueil et de réceptivité face aux plans célestes (il est ouvert selon un axe vertical évoquant cette dimension).
Les impulsions spirituelles nourrissent alors en nous notre identité profonde (représentée par le cercle), nous permettant ainsi d’exprimer et de révéler sur un plan matériel (illustré par la croix), la lumière dont nous sommes investi.
Toutefois, ce symbole évoque, dans sa dimension maléficiée, un processus de perversion. En effet, les impulsions spirituelles captées par l’âme sont alors assujetties à l’autorité de l’ego (également représenté par un cercle), celui-ci cherchant à se les approprier pour satisfaire des désirs égocentriques (liés au pouvoir, au valoir et à l’avoir) auxquels il demeure profondément attaché. Or, en voulant ainsi s’approprier des réalités qui sont, par nature, ontologiquement insaisissables, il les pervertit et les dénature forcément, exprimant dorénavant sur un plan matériel (à nouveau évoqué par la croix) fausseté et illusion. Le symbole de Mercure devient donc celui de l’imposture, du mensonge et même de la trahison.