SIGNIFICATION DU SOUFFLE

LE BENI ELOHIM NeMiM(YaH) 

L’énergie du souffle, du Beni Elohim, NeMiM(YaH) émane une grande rigueur permettant l’organisation et l’édification de structures stables.

 

Sa puissance nous accorde une grande protection et l’immunité sur tous les plans. NeMiM(YaH) permet de créer un bouclier de protection autour de nous et pour la guérison lorsqu’une grande immunité est nécessaire. 

 

– (Réf : Virya 1)

 

L’Archange NEMAMIAH sert pour prospérer en toute chose et pour délivrer les prisonniers. Ce génie domine sur les grands capitaines, les amiraux, les généraux et tous ceux qui combattent pour une cause juste. Nés sous cette influence nous aimerons l’état militaire ; nous nous distinguerons notre activité, par notre bravoure et notre grandeur d’âme et nous supporterons les fatigues avec beaucoup de courage.

 

Le génie contraire Osé domine sur les trahisons, cause la mésintelligence entre les chefs, Il influe sur les hommes pusillanimes et ceux qui attaquent les personnes sans défense.

 

(Réf. : Lenain2).

 

  1.  Georges Lahy-Virya, LES 72 PUISSANCES DE LA KABBALE, Les mystères du Shem haMeforash, Georges Lahy, 1999.
  2. Lazare LenainLA SCIENCE CABALISTIQUE, OU L’ART DE CONNAÎTRE LES BONS GÉNIES, Édition Traditionnelles, 32 rue des Fossés Saint-Bernard 75005 Paris, Édition Nouvelles d’après celle de 1909, de l’oeuvre originale écrite par l’auteur en 1823.

Les Beni Elohim sont l’incarnation vivante de la Sephirah Hod (Gloire). Or Hod, nous l’avons vu, se manifeste sur le plan matériel sous l’apparence de Mercure. Aussi, la tradition kabbalistique attribue au Beni Elohim  NeMiM(YaH) au même titre qu’à toutes les autres Beni Elohim une tonique majeure Mercurienne.

 

Plus encore, en nous référant à l’arbre Séphirothique des Beni Elohim, nous constatons que NeMiM(YaH) est également associée à Chokmah (Sagesse). Les fonctions célestes de NeMiM(YaH) sont donc colorées d’une tonique mineure Uranienne. Ainsi, la fonction principale du Beni Elohim NeMaM(YaH) : 

 

  • Inspirer en nous le pouvoir de discernement (tonique majeure Mercurienne), s’exercera dans un contexte fortement imprégné de valeurs Uraniennes.

 

En raison de sa coloration Uranienne, le pouvoir de NeMiM(YaH) se révèle, donc particulièrement efficace, pour apprendre à discerner la pure lumière dont chacun se fait porteur, sans tenir compte de la mode, de la tradition ou des conventions établies. Originaux et intuitifs, nous possédons un esprit inventif et fécond. De même, NeMiM(YaH) nous aide à lutter contre certains désordres mentaux et comportements schizophrènes. Si nous sommes enclins à tenir des raisonnements et des discours excentriques sans aucune logique, nous trouverons également auprès de ce Beni Elohim l’appui et le soutien nécessaire pour réformer de telle tendances. 

 

Ce discernement qu’enseigne NeMiM(YaH) permet en fait, de découvrir, au-delà des apparences extérieures, la nature profonde d’un Être ou d’une chose. S’il est vrai que, contrairement à l’adage populaire « méfiez-vous des apparences elles sont souvent trompeuses », les apparences se révèlent en fait rarement trompeuses, la tendance à juger sur une simple extériorité entraine très souvent l’être humain à commettre d’importantes erreurs d’appréciations. En effet, il n’est pas suffisant de confronter une situation à des concepts préconçus (religieux, moraux ou sociaux) pour en tirer nécessairement une conclusion pertinente.

 

L’apparence, certes, révèle un aspect de la chose, mais souvent dans un langage ambivalent. Ainsi si l’on observe une personne qui pleure, les larmes seront le signe d’un état d’âme qui pourra, tout aussi bien, être associé à la Joie qu’à la douleur. Le comportement d’un ami face à une situation donnée pourra sembler inadéquat mais comment saisir les forces intérieures qui animent le cœur de cet ami ? C’est devant cette grande difficulté à connaitre les raisons profondes inhérentes à toute chose que nous nous refusons à juger, c’est-à-dire à présumer de la justesse d’un comportement sur de simples apparences extérieures.

Bien que le Beni Elohim NeMiM(YaH) ne puisse accorder un pouvoir de discernement parfait, l’être réceptif à son influence, se sensibilisera progressivement au message souvent occulte que dissimule l’apparence. NeMiM(YaH) nous confère donc un discernement davantage fondé sur des qualités morales et spirituelles et non plus sur de simples apparences extérieures. Il nous permet ainsi de ne pas devenir victime de mouvement pseudo-spiritualistes qui, niant toute valeur aux bien de ce monde, se cristallisent dans d’artificieuses réalités, sirènes pernicieuses entravant le retour de l’homme vers le Père. NeMiM(YaH) permet également de ne pas dénigrer ceux qui, semblant servir la Matrice de ce monde sous des dehors de richesses matérielles, œuvrent en fait concrètement et de manière parfois beaucoup plus efficace que biens d’autres personnes, qui paraissent pourtant infiniment plus « Spirituelles ».

 

Ce Beni Elohim permet en fait d’acquérir un juste discernement pour œuvrer en ce monde, et un esprit qui consent à s’y incarner solidement pour y être le ferment transmutatoire. Trop de spiritualistes malheureusement viennent à perdre le sens des réalités matérielles au profit de d’une quelconque préoccupation Sacrée. Et pourtant…bien que le disciple ne soit pas du monde, il doit vivre dans le monde, assumer ses responsabilités matérielles et s’assurer un confort minimal et un minimum vital. En ce sens, NeMiM(YaH) peut se révéler un appui certain, pour l’acquisition de la prospérité et de la richesse, il nous accorde surtout une grande lucidité pour régler les problèmes de la vie et gérer correctement nos biens matériels. Car l’argent peut constituer un  outil de transmutation du monde, il peut devenir tout autant un piège terrible ; tout se trouve dans la manière de l’utiliser en regard aux lois d’Amour.

LE BENI ELOHIM NeMiM

Le nom du Beni Elohim NeMiM(YaH) est constitué d’un radical formé des lettres NoUNMeM et MeM qui contient en lui-même la racine NoUNMeM à partir de laquelle sont tirés les mots נַוַמ nawam (NoUNVaVMeM) signifiant « sommeiller » ou « dormir », mais aussi « dire » ou « parler »; נומ noum (NoUNVaVMeM) désignant « le sommeil », נִמנַמ ni-menam (NoUNMeMNoUNMeM) qui se traduit par « somnoler » ou « faire un somme »; מנֻמנַמ menumenam (MeMNoUNMeMNoUNMeM) ou נַמנמַני namenemani (NoUNMeMNoUNMeMNoUNYoD), deux termes qui correspondent au mot « somnolent ». Quant à la particule YaH, l’une des terminaisons désignant l’Ineffable, elle est accolée au radical (NoUNMeMMeM) pour introduire les réalités qu’il évoque dans une perspective de relation à Dieu.

 

Afin d’appréhender l’enjeu propre à cet Beni Elohim, nous commencerons donc en nous interrogeant sur ce qu’évoque l’expérience du sommeil, sur un plan mystique et ésotérique. À ce propos, nous savons qu’elle est d’abord très intimement liée à un processus d’intériorisation. En effet, la conscience cesse alors tout rapport d’échange et de communication avec l’extérieur pour s’orienter vers les mondes intérieurs. Sur un plan symbolique, l’endormissement évoque même ce moment de la conversion au cours duquel l’homme rompt tout rapport avec la Matrice du monde qui le maintenait jusqu’alors dans l’illusion, pour entrer en relation avec ses valeurs profondes. C’est d’ailleurs dans cette perspective que s’élabora toute une science des rêves, ceux-ci étant perçus comme un véritable langage permettant à l’homme de connaître ce dont il est porteur au plus profond de lui-même.5

 

En fait, l’activité onirique fut toujours considérée, dans les traditions initiatiques, comme une expérience fondamentale. Elle était même désignée comme une occasion privilégiée d’établir un échange fécond avec Dieu, Celui-ci s’adressant à nous pour nous révéler ce que nous sommes et pour nous soutenir dans un travail de transformation radicale sur nous-mêmes. C’est d’ailleurs dans cette perspective que nous pouvons lire dans le livre de Job:

 

 » Dieu parle cependant tantôt d’une manière, tantôt de l’autre et l’on n’y prend point garde, il parle par des songes, par des visions nocturnes, quand les hommes sont livrés à un profond sommeil, quand ils sont endormis sur leur couche. Alors il leur donne des avertissements, il met le sceau à ses instructions afin de détourner l’homme du mal et le préserver de l’orgueil. « .

– Job XXXIII, 14-17.

 

En effet, il s’adresse à l’homme par des songes quand ce dernier est livré à un profond sommeil et qu’il s’est préparé à accueillir Sa réalité. En d’autres termes, Dieu parle à celui qui a su se retirer progressivement du monde, s’affranchissant de l’emprise de la Matrice du monde et de l’ego, pour pénétrer de plus en plus profondément en son être, en ce lieu secret où l’Esprit souffle.

 

Dans la tradition amérindienne, le sommeil est également une occasion d’entendre la voix du Grand-Esprit et de communiquer avec lui. En effet, « c’est souvent pendant le sommeil que surviennent les visions les plus puissantes. Ce ne sont pas des rêves ordinaires, au contraire: les visions sont bien plus réelles et plus fortes que les rêves; elles ne viennent pas de nous, mais du Grand-Esprit. La première fois que nous implorons, il se peut que nous ne recevions aucune vision ou aucun message, mais nous pouvons essayer souvent; car nous ne devons pas oublier que le Grand-Esprit est toujours prêt à aider ceux qui le cherchent avec un coeur pur. Bien entendu, beaucoup dépend de la nature de celui qui implore, de son degré de purification et de préparation. ».7

 

Ainsi donc, le sommeil n’est pas un simple repos biologique, mais le moment où celui qui a cessé d’échanger avec le monde extérieur peut dès lors entrer en relation avec les plans intérieurs (avec les plans divins). Insistons cependant sur le fait qu’il s’agit avant tout d’un dialogue ou d’un échange entre le dormeur et Dieu (rappelons que le terme נַוַמnawam (NoUNVaVMeM) signifiant « sommeiller » ou « dormir » évoque également « le fait de dire » ou de « parler ») et non d’une simple perception de réalités intérieures ou spirituelles. En effet, c’est au niveau de cette relation étroite au divin que le Beni Elohim NeMiM(YaH) intervient de manière à permettre un échange plus réel et plus profond. Évidemment, Dieu ne se révélera pas en tant que tel (nul homme ne peut voir Dieu, l’Inconnu des Inconnus), mais Il s’exprime à travers différentes images par lesquels II pourra atteindre la conscience de l’homme. Ainsi, il adopte celle du maître intérieur, de l’ancêtre (qui peut même parfois prendre, à nos yeux de, l’apparence de notre grand-père ou d’un autre personnage qui incarne pour nous la sagesse), d’un esprit-groupe (pour un représentant d’une civilisation sensible à la nature et au monde animal), d’un dieu (comme c’était le cas en Égypte ou en Grèce antiques) ou encore d’un ange pour celui qui est habité de l’imaginaire judéo-chrétien.

 

L’activité onirique constitue alors le moyen par lequel Dieu nous amène à découvrir ce que nous sommes et nous soutient dans la réalisation de ce travail. Cet éclairage et cet appui ne seront véritablement acquis que dans la mesure où nous nous adressons au Divin et nous sommes préparés à ce contact. C’est la raison pour laquelle NeMiM(YaH) est également le Beni Elohim de la prière et de l’intériorisation. En effet, la principale ascèse avant l’obtention d’une vision ou d’un songe est la prière sincère et profonde que NeMiM(YaH) suscite dans le cœur de celui qui se prépare à un contact intérieur étroit. En ce sens, différentes civilisations de l’Antiquité développèrent une pratique fort élaborée désignée sous l’appellation générale de rites d’incubation.

 

Ces rites étaient exercés en Mésopotamie et en Égypte. Ils apparurent relativement tard en Grèce, vers le sixième siècle avant Jésus-Christ. « Lors d’une crise personnelle ou politique, le roi ou le prêtre se rendait au sanctuaire du dieu. Là il priait, pleurait et implorait celui-ci de lui venir en aide. Puis il s’endormait au pied de la statue du dieu qui pouvait alors lui rendre visite en songe. L’islam pratiquait une forme dérivée de l’incubation (l’istikhara) qui consistait à réciter une prière dans l’attente d’un rêve apportant une réponse. En Égypte, la stèle du Sphinx relate le songe du pharaon Thoutmôsis IV qui, endormi aux pieds du Sphinx, vit le dieu. Il s’agit là d’une apparition spontanée.

 

« L’incubation cherchait au contraire à provoquer systématiquement le songe. Il est cependant vraisemblable que les sanctuaires choisis pour l’incubation furent ceux où un dieu s’était d’abord manifesté spontanément. Si l’on ne pouvait se rendre soi-même au temple, on déléguait un ami. Un papyrus égyptien relate le rituel d’incubation mis en service au temple d’Abydos pour le dieu Bès, “nain difforme à la tête emplumée et au visage grimaçant.” “Tu te rends dans une pièce sombre et propre, dont la façade s’ouvre au sud, et tu la purifies avec de l’eau additionnée de natron. Puis tu prends une lampe blanche, neuve, en laquelle n’entrent ni terre rouge ni eau de gomme, et tu y introduis une mèche propre, et tu l’emplis de vraie huile, après avoir au préalable écrit ce nom et ces figures sur la mèche avec une encre additionnée de myrrhe. Et tu poses cette lampe sur une brique neuve, devant toi, après avoir saupoudré le sol sous elle de sable; et tu prononces ces formules au-dessus de la lampe, et tu regardes la lampe; quand tu aperçois le dieu au voisinage de la lampe, tu t’étends sur une natte de roseau sans adresser la parole à qui que ce soit. Alors le dieu te répond en rêve.” ».8

 

Cette intervention divine, en réponse à une question formulée avec intensité, était donc de nature à nous permettre d’être éclairés sur nous-mêmes, mais aussi de recevoir la force nécessaire pour rectifier les états négatifs dans lesquels nous pouvions nous trouver. Ainsi, de véritables sanatoriums furent associés aux sanctuaires d’incubation.

 

« La disposition du sanatorium de Dendera, en Égypte, est particulièrement révélatrice de ce fonctionnement médical de l’incubation. Une source ruisselait sur la statue d’Isis puis, y ayant puisé ses vertus miraculeuses, se déversait dans un long couloir qui desservait en ensemble de cellules où les malades se reposaient. Ceux-ci avaient alors des rêves qui, une fois interprétés par des onicritiques, permettaient de prescrire telle ou telle forme de thérapeutique. Les vertus de l’eau et la présence de la divinité sont encore aujourd’hui les attributs de nos lieux saints. Et si les rêves sont absents, les visions y ont toujours une place prédominante.

« Les patients de ces sanatoriums étaient tenus de noter ou de faire noter leurs rêves. S’il guérissait, le malade était alors converti en adepte du dieu et devait lui faire des présents. Le temple d’Esculape, en Grèce, était un centre thérapeutique d’incubation renommé. Les consignes à observer y étaient très strictes. Si bien qu’on raconte qu’Esculape ayant guéri des malades les avaient fait rechuter, car ils avaient oublié de le remercier. Le dieu peut aussi se montrer plus clément: Un certain Polémon, lorsqu’Esculape lui défendit de boire de l’eau, répondit: “Qu’auriez-vous prescrit pour une vache ?” et un autre, auquel il avait ordonné de manger du porc, dit: “Qu’auriez-vous prescrit pour un Juif ?” Esculape de bonne humeur aurait décidé de changer leurs traitements. » Le don du dieu ainsi invoqué impliquait donc un échange puisque l’aspirant s’engageait à lui offrir un présent. En d’autres termes, le contact avec la divinité instaurait une véritable médiation basée sur l’échange sans lequel il n’y aurait d’ailleurs pas eu de dialogue possible avec la divinité (Esculape ayant guéri des malades, alla même jusqu’à les faire rechuter, ces derniers ayant oublié de le remercier).

Ce phénomène revêtait également une autre dimension dans la mesure où l’être ainsi mis en contact pouvait également accéder à des injonctions divines l’appelant à se transformer et à se consacrer à la vie spirituelle. Une antique invocation d’Orphée fait d’ailleurs appel à cette seconde dimension du contact onirique avec Dieu: « O grand devin annonciateur du futur, approche-toi des âmes apaisées par un sommeil tranquille. Attache-les et éveille l’esprit. Glisse en elles dans leur sommeil les avis des dieux bienheureux. Énonce les choses à venir, silencieux, aux âmes silencieuses. À ces âmes, dis-je, dont l’esprit s’applique avec rectitude au culte divin. ». Considéré du point de vue de la déification, le sommeil est donc également propice à l’établissement d’une relation avec Dieu nous indiquant ce que nous sommes appelés à vivre et les modalités que nous devrons suivre pour y arriver.

Dans cette perspective, et sur un plan davantage métaphysique, celui qui apparaît endormi aux yeux du monde est peut-être en fait un éveillé aux réalités divines alors que celui qui est pleinement éveillé au monde est un endormi aux yeux de Dieu. Plus encore, nous pouvons affirmer que ce dernier est plongé dans un songe (au sens péjoratif du terme, en tant que chimère ou illusion) alors que « le mystique est un homme au regard tourné vers l’intérieur. Son corps est immobile, sa voix se tait, ses yeux sont clos. Apparemment, il est retranché dans son monde. Mais interrogez-le. Il vous dira, s’il lui plaît de répondre, que le retranché c’est vous, que vous avez des yeux pour ne pas voir et des oreilles pour ne pas entendre, que le monde des apparences vous égare et vous aveugle, et qu’il convient, pour atteindre aux seules réalités, de vous en libérer. ».10

Ainsi, le monde d’en bas devient un songe (une maya pour reprendre le terme oriental) dont il faut se déprendre en mettant fin à l’état d’endormissement (de torpeur) caractérisant la conscience de veille, se retirant de cette illusion pour rejoindre les profondeurs du Réel. Il existe d’ailleurs une très belle prière de l’office de la nuit attribuée à saint Basile et qui se formule ainsi :

 

« Accorde-nous de passer toute la nuit de notre vie présente avec un cœur vigilant en attendant avec avidité l’avènement du jour éclatant de Ton fils unique Notre Seigneur. Puissions-nous n’être pas trouvés couchés et endormis mais vigilants et éveillés pour entrer avec lui dans la joie car c’est Toi qui es la lumière véritable, qui illumines et sanctifies toute chose… » .11

 

En résumé, le Beni Elohim NeMiM(YaH) nous invite à ne plus focaliser notre conscience sur ce qui s’exprime au-dehors (dans la Matrice de ce monde), mais nous retirant de cette illusion du monde (la maya) pour nous placer en relation avec les réalités intérieures, établissant un véritable dialogue avec l’Ineffable. Celui-ci nous instruit alors, à un premier niveau, sur notre véritable nature et, à un second niveau, sur ce que nous sommes appelés à vivre. À ce titre, l’analyse de la racine NoUNMeM est d’ailleurs fort révélatrice. En effet, la lettre NoUN évoque l’homme qui, libéré de son état d’aliénation, s’engage à accomplir pleinement sa vocation (participer à la nature de son Créateur en exprimant le divin au sein du monde créé). Quant à la lettre MeM, issue d’un ancien idéogramme représentant une vague, elle est essentiellement une matrice, un lieu de gestation lié à toute forme de naissance. Sa calligraphie est d’ailleurs significative puisque « l’hébreu carré semble dessiner la vague que fait le corps de l’Homme lorsque, agenouillé, celui-ci vient mettre sa tête contre ses genoux dans une attitude de repliement sur lui-même pour se faire matrice de son propre germe. ».12 Dès lors, la racine NoUNMeM évoque un processus par lequel l’homme, devenu conscient de sa vocation (NoUN) rentre en lui-même, amorçant un processus de gestation l’introduisant dans une réalité nouvelle (MeM).

 

  • 5- Pour plus de précisions, veuillez vous référer à l’ouvrage du même auteur, Les Rêves et leurs mystères, paru aux Editions de l’Aigle. Dans cet ouvrage, la science de l’onirurgie y est longuement développée.
  • 7- Élan Noir, Les Rites secrets des Indiens sioux, texte recueilli et annoté par Joseph Epes Brown, traduit par Frithjof Schuon et René Allar, Éditions Le Mail, Paris, 1992.
  • 8- Monneret, Simon, Le Sommeil et les rêves, La psychologie moderne, La Bibliothèque du CEPL, Paris, 1976.
  • 9- Ibid.
  • – Michel, Aimé, Le Mysticisme, l’homme intérieur et l’ineffable, Celt, Paris, 1973.
  • 11- Cité par Olivier Clément dans Le songe dans la tradition orthodoxe, in Les Songes et les Rêves, Actes de colloque, Alliance mondiale des religions, Editions Déslris, Méolans-Revel (France), 1992.
  • 12- De Souzenelle, Annick, La lettre chemin de vie (le symbolisme des lettres hébraïques), Albin Michel, Paris, 1993.

Nous savons que les Beni Elohim sont étroitement associés à l’archétype incarné par Mercure. La tradition hermétique attribue donc à NeMiM(YaH) (au même titre qu’à tous les Beni Elohim) un enjeu essentiellement mercurien nous amenant à développer diverses expériences relationnelles qui nous permettront d’échanger, tant au niveau intérieur que dans un rapport aux autres et à l’Ineffable.

 

Plus encore, selon les hermétistes, Beni Elohim est associé secondairement à Uranus. Son rayonnement sera donc coloré d’une tonique mineure uranienne. Or cette planète évoque fondamentalement un processus de rébellion par lequel nous nous libérons des réalités propres à la Matrice du monde (le monde profane sur lequel règne l’Ange déchu) pour nous ouvrir aux réalités du monde d’en haut (les réalités telles qu’établies par l’Ineffable), instaurant ainsi un nouvel ordre des choses. Le principal enjeu de ce Beni Elohim consiste donc à nous amener à établir un juste rapport de médiation avec nos réalités intérieures en nous permettant ainsi de nous libérer de l’influence la Matrice du monde, ayant dès lors, accès au monde d’en haut et à un échange réel avec les êtres supérieurs qui l’habitent.

 

Dans cette perspective, il stimule tout particulièrement notre aptitude à établir une relation sans tenir compte des conventions, mais en nous appuyant exclusivement sur notre intuition. Il nous confère en ce sens de remarquables intuitions (se manifestant parfois sous la forme de clichés fugaces). On lui attribue également par ailleurs, le pouvoir d’éveiller en nous des idées originales, progressistes, novatrices et susceptibles de contribuer à l’avancement de l’humanité (importante capacité inventive). NeMiM(YaH) nous aide également, à lutter contre toute forme de raisonnement excentrique n’ayant aucune logique et contre divers désordres mentaux. Enfin, il nous assiste pour combattre toutes difficultés d’expression dues à une nervosité mentale ou verbale excessive. En ce sens, il peut même être invoqué efficacement par tous ceux qui ont tendance à se montrer susceptibles, ne supportant pas la critique ou le moindre reproche (qu’ils perçoivent alors comme autant d’atteintes à leur liberté d’expression).

 

Considérant ses toniques planétaires, cet Ange Beni Elohim NeMiM(YaH) peut être invoqué pour exalter, au niveau de notre thème astrologique, tout aspect consonant entre Mercure et Uranus ou pour harmoniser tout aspect dissonant entre ces deux planètes.

Pour illustrer l’influence du Beni Elohim NeMiM(YaH) sur la conscience humaine, nous avons choisi  » un récit empreint à la mythologique grecque et rapportant comment Hermès inventa la lyre. »

 

En effet, cette histoire décrit admirablement l’importante capacité inventive (issue d’un discernement sachant s’appuyer sur les forces de l’intuition) que le Beni Elohim NeMiM(YaH) éveille et développe en nous.

 

            Ainsi, l’Hymne homérique à Hermès rapporte que non loin de la grotte où il venait de naître, Hermès rencontra une tortue qui paissait les fleurs d’une prairie, avançant d’un pas nonchalant. Il observa l’animal, se mit à rire et l’apostropha :

 

Je te salue, aimable nature, tu es pour moi d’un si heureux présage. Comment, étant de la race des coquillages, vis-tu sur ces montagnes ? Je te porterai chez moi, et tu m’y seras très nécessaire. Il vaut mieux que je fasse quelque chose de bon de toi plutôt que de te laisser dehors pour nuire à quelqu’un, car tu es par toi-même un poison très dangereux pendant que tu vis, et tu deviendras quelque chose de bon après ta mort…”.

 

            Sur ces mots, Hermès ramassa la tortue, la ramena chez lui et la tua. Puis avec un fer brillant, il évida le corps de l’animal qu’il recouvrit ensuite d’une peau souple de bœuf. Il coupa alors des tiges de roseaux à la mesure exacte puis les fixa en travers de la carapace. Il adapta à cette carapace deux bras reliés par un beau chevalet. Enfin, il tendit sept cordes en boyaux de brebis sur de fortes chevilles. La lyre, sous sa forme primitive, appelée phormyx, était née.

 

            A travers ce récit mythologique, Hermès illustre parfaitement ce discernement que le Beni Elohim NeMiM(YaH) éveille et développe en nous. C’est un discernement, nous l’avons vu, qui, illuminé par de remarquables intuitions, confère des idées originales, progressistes et novatrices susceptibles de contribuer à l’avancement de l’humanité. En outre, ajoutons que, sur un plan symbolique, la tortue représente la personnalité.

 

            Ainsi lorsqu’Hermès déclare à la tortue qu’elle est par elle-même un poison très dangereux pendant qu’elle vit, il illustre le fait que lorsqu’elle se cristallise sur elle-même et cherche à s’émanciper de l’influence de l’esprit pour conquérir une illusoire autonomie, la personnalité conduit l’homme à sa propre perte. Toutefois, lorsque la personnalité est morte à sa prétention de vouloir vivre par elle-même, elle devient alors pour celui-ci un magnifique support lui permettant de s’exprimer au sein de la matière.

 

            La tortue devient la lyre qu’Hermès offrit à Apollon (dieu solaire, symbole de l’esprit) afin qu’il puisse chanter avec elle et faire vibrer le monde (représentation symbolique du formidable pouvoir créateur de celui qui a su réconcilier sa dimension corporelle à sa dimension spirituelle).

SUR LES TROIS PLANS DE L’ÊTRE

Le Beni Elohim NeMiM(YaH) nous conduit à établir une juste relation de médiation avec nos réalités intérieures en nous amenant à nous libérer de l’influence de la Matrice du monde, ayant accès au monde d’en haut en instaurant un échange réel avec les êtres supérieurs qui l’habitent. Il nous amène ainsi à entretenir avec notre environnement un rapport hors norme, privilégiant le contact avec nos dimensions les plus subtiles.

 

Par ailleurs, NeMiM(YaH) nous protège contre toutes formes de difficultés dans l’établissement d’une relation d’échange harmonieuse et féconde avec le monde (et avec nous-mêmes). Il nous aide aussi, à lutter contre un sentiment de décalage par rapport au milieu dans lequel nous évoluons (et par rapport à nous-mêmes).

Le Beni Elohim NeMiM(YaH) nous amène à établir avec autrui une relation profonde, subtile et toujours originale (non banalisante) à travers laquelle le sens du sacré est particulièrement présent (suivant davantage notre intuition que les clichés et les valeurs établies). Cette relation prend bien souvent un caractère mystique et magique.

 

Par ailleurs, NeMiM(YaH) nous protège contre toute incapacité à exprimer clairement nos intuitions à autrui, cette impuissance peut nous rendre sarcastiques, critiques ou agressifs (ayant conscience de la profondeur de nos intuitions, mais ne réussissant pas à les faire partager à leur juste valeur). Il nous évite aussi d’être rejetés par l’autre qui, ne nous comprenant guère, et risque alors de nous percevoir comme un être marginal et étrange.

Le Beni Elohim NeMiM(YaH) nous invite à ne plus focaliser notre conscience sur ce qui s’exprime au-dehors (dans le monde extérieur), nous retirant de l’illusion de la Matrice du monde (de la maya) pour se placer en relation avec nos réalités intérieures, établissant dès lors un véritable dialogue avec l’Ineffable afin qu’Il nous révèle, à travers diverses images symboliques ou archétypales, ce que nous sommes et ce que nous sommes appelés à vivre.

 

De même, NeMiM(YaH) nous protège contre toute difficulté à établir un rapport d’échange avec l’Ineffable, les images archétypales (le maître intérieur, l’ancêtre, l’ange…) n’étant parfois qu’une projection de nos propres aspirations égoïques et non des figures à travers lesquelles Ineffable s’exprime et se manifeste pleinement.

De couleur IndigoViolet elle est associée :

 

 

  • Au plexus Frontal – Chakra du 3ème Œil – Ajna Chakra

SUR LE PLAN PHYSIQUE

LA SUGILITE agit en apaisement lors d’un stress généré par des maladies très graves, aide au détachement de l’esprit, à l’acceptation de ce qui est ou de ce qui doit être. C’est la pierre de dédramatisation qui aide à repousser le mal hors de soi.

SUR LE PLAN EMOTIONNEL ET MENTAL

LA SUGILITE nous aide à surmonter les difficultés dans les périodes de changement fondamental, nous protège dans un environnement Négatif.

SUR LE PLAN SPIRITUEL

Unité du monde Spirituel et du monde matériel, LA SUGILITE nous aide à nous aligner sur le but véritable de notre Vie.

 

  • LA SUGILITE est conseillée pour soigner les maladies graves en apportant une aide spirituelle au corps physique.
LE PENTACLE DE NeMaM(YaH)

Fabriqué sous son influence 

 

PROTEGE LES DIRIGEANTS

 

 

Psaume  115 verset 11 :

Yireey Adonaï Bitheh’ou Vadonaï’ezeram Hou

Vous qui craignez l’Éternel, confiez-vous en l’Éternel !

Il est leur secours et leur bouclier. 

La composition de l’encens du Beni Elohim NeMiM(YaH)  est déterminée par ses correspondances astrologiques. D’un point de vue technique, notons en outre que cette composition, qui est utilisée, pour l’exercice d’harmonisation varie selon le Beni Elohim.

 

 

 

AROMATE DE MERCURE - LE MASTIC
L'AROMATE D'URANUS - L'ELECTRE

Divin NeMiM(YaH),

Infiniment louable,

Apprenez-moi à découvrir,

Au-delà des apparences extérieures,

La nature profonde d’un être ou d’une chose.

Ô puissant NeMiM(YaH),

Mon secours et mon bouclier,

Conférez-moi également

Un discernement parfait,

Fondé sur des qualités morales et spirituelles

Et une puissante intuition,

Source d’idées progressistes et novatrices

Susceptibles de contribuer

À l’avancement de l’humanité.

Préservez-moi cependant

Des raisonnements excentriques n’ayant aucune logique

Et de toutes les formes de désordres mentaux.

Donnez-moi enfin,

Ô NeMiM(YaH), ma force,

L’énergie nécessaire

Pour m’incarner solidement en ce monde terrestre

Et y être un ferment transmutatoire.

Que je puisse ainsi proclamer

Les vérités essentielles

Et révéler les choses cachées

Depuis la fondation du monde.

Qu’il en soit ainsi, ici et maintenant

Pour le plus grand bien de tous.

Et pour célébrer la Vie.